Pour la deuxième fois en ce mois d’octobre, Roman Polanski fait l’objet de nouvelles plaintes pour abus sexuels. Cette fois, c’est une artiste californienne qui accuse le réalisateur de comportement inapproprié alors qu’elle n’avait que dix ans.
Marianne Barnard, une artiste californienne, décide à son tour de briser le silence contre celui qui a eu un comportement déviant envers elle. Le nom de celui qu’elle accuse est connu dans les dossiers d’abus sexuels vu qu’il s’agit à nouveau de Roman Polanski.
« Je porte la culpabilité de n’avoir pas parlé »
Déjà inquiété depuis début octobre pour une autre affaire de mœurs survenue en 1972 à Gstaad, Polanski est cette fois accusé d’avoir photographié en 1975 Marianne Barnard, dix ans à l’époque, totalement nue. Ces allégations ont été prononcées dans un entretien de l’artiste au Sun cette semaine.
La victime présumée explique avoir été remuée par le courage de toutes les femmes qui dénoncent le harcèlement et les abus vécus depuis l’explosion du scandale Weinstein et le déferlement de dénonciations qui ont suivi.
« Je regrette de n’avoir eu le courage de parler à une amie, un parent, un professeur à l’époque des faits. Si je l’avais eu, il n’aurait peut-être pas pu abuser de ces autres filles après moi. Ce poids est lourd à porter pour moi », déplore-t-elle aujourd’hui.
« Cela a commencé par des photos seins nus sur les rochers »
Quant aux faits exacts qui lui sont reprochés, ils sont d’autant plus graves que la victime présumée n’avait que dix ans à l’époque, en 1975. Sa rencontre avec le réalisateur n’était pas fortuite. « Je pensais aller à la plage à Malibu juste avec ma mère. Après un petit moment à deux, soudain, il était là ».
La petite fille entend que rendez-vous a été pris entre sa mère et le cinéaste pour une prétendue séance photo. « Il y avait des rochers sur lesquels il a pris des photos de moi. Je pensais que c’était pour un magazine, j’étais intimidée. D’abord, il a pris des photos de moi en bikini, puis j’ai dû remplacer le haut par une petite couverture en fourrure puis il m’a dit d’enlever le haut de mon maillot de bain. Cela ne me dérangeait pas vraiment vu que je n’avais que dix ans et que je me baladais souvent sur la plage sans haut », relate la quinquagénaire originaire de Santa Barbara.
« Ma mère n’était plus là, il m’a violée »
« Mais ensuite, il m’a dit d’enlever la culotte de mon bikini, et là j’ai commencé à me sentir très mal à l’aise. Puis, à un moment donné, j’ai réalisé que ma mère était partie. Je ne sais toujours pas où elle était partie et je n’avais d’ailleurs pas réalisé jusque là qu’elle avait quitté les lieux mais elle n’était juste plus là... Et c’est là qu’il m’a violée ».
Violée avec la probable complicité de sa propre mère, Marianne Barnard exprime aujourd’hui son calvaire. « Je souffre de stress post-traumatique et de claustrophobie depuis des dizaines d’années, depuis les faits », explique celle qui est la cinquième femme à déclarer avoir été agressée sexuellement par Roman Polanski, lequel a déjà été condamné pour d’autres faits et est actuellement sous le coup d’une nouvelle enquête.
Pétition pour le priver des honneurs
Son combat aujourd’hui est simple : elle lance une pétition pour obtenir que Roman Polanski soit, à l’instar d’Harvey Weinstein, rayé de l’Académie des Oscars. « Ce n’est qu’une petite conséquence pour lui eu égard aux crimes et malheurs qu’il m’a causés, à moi et à bien d’autres de ses victimes ». La pétition avait déjà quasiment récolté son objectif vendredi soir avec près des 12 000 signatures souhaitées. À l’heure d’écrire ces lignes, l’objectif a été repoussé à 13 000 signataires.