L’ONU a refusé jeudi de débattre des exactions dont est accusé Pékin dans sa province du Xinjiang. Une victoire pour la Chine et un revers pour les États-Unis, qui y voient un aveu de paralysie du Conseil des droits de l’homme.
« C’est une victoire pour les pays en développement et une victoire pour la vérité et la justice », a écrit Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, sur Twitter.
« Les droits de l’homme ne doivent pas être utilisés comme prétexte pour fabriquer des mensonges et s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays », a-t-elle ajouté.
C’était la première fois dans l’histoire de la plus haute instance des droits humains de l’ONU, créée en 2006, qu’un texte visait la Chine.
Les 47 États membres devaient dire s’ils acceptaient d’organiser un débat sur la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, où Pékin est accusé de crimes contre l’humanité.
« Les États-Unis condamnent le vote d’aujourd’hui », a indiqué l’ambassadrice américaine auprès du Conseil, Michèle Taylor, dans un tweet. « L’inaction » du Conseil « semble honteusement indiquer que certains pays sont (...) autorisés à violer les droits de l’homme en toute impunité ».
Le projet de décision, qui avait été présenté par une dizaine de pays membres du Conseil, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, a été rejeté par 19 pays, alors que 17 y étaient favorables et 11 se sont abstenus.
Pékin a reçu le soutien d’alliés traditionnels, tels que Cuba et le Venezuela, mais également du Pakistan, de l’Indonésie et du Qatar, ainsi que de nombreux pays africains.
L’Ukraine, à qui les Américains apportent un important soutien face à la Russie, s’est abstenue.
« En tant que plus grand pays musulman au monde (...) nous ne pouvons fermer les yeux sur le sort de nos frères et sœurs musulmans dans le reste du monde », a déclaré l’ambassadeur indonésien, Febrian Ruddyard.
Mais « l’approche adoptée par le Conseil aujourd’hui n’apportera pas de progrès significatifs, d’autant plus qu’elle ne bénéficie pas du consentement » de la Chine, a-t-il dit.
Aucun des 13 pays africains membres du Conseil n’a pris la parole. Huit ont apporté leur soutien à Pékin au moment du vote, dont le Sénégal et la Côte-d’Ivoire, et quatre se sont abstenus (Bénin, Gambie, Malawi et Libye). Seule la Somalie a soutenu Washington.
Le vote des pays africains était très attendu, en raison de l’influence croissante sur ce continent de la Chine.
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