La rencontre toute récente de Vladimir Poutine avec le numéro un chinois, Xi Jinping, que certains analystes considèrent déjà comme la réunion la plus importante des 20 dernières années en politique internationale, doit se comprendre dans le contexte d’une confrontation mondiale devenue de plus en plus inévitable.
« La Chine et la Russie doivent sauvegarder de manière ferme les objectifs et les principes de la Charte de l’ONU, les normes fondamentales des relations internationales, la stabilité et l’équilibre stratégique mondiaux, ainsi que la justice internationale, selon M. Xi ».
Déjà nous savons que ces deux grands leaders partagent une même vision du monde et des relations entre les peuples, partagée également avec l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, pays, tous membres du regroupement BRICS. Cette vision va à l’encontre de celle d’un monde unipolaire, dominé par les États-Unis et ses alliés de l’OTAN. Ces derniers ajustent le droit international à leurs propres besoins et non l’inverse. Ils se permettent d’intervenir dans des pays sans se soucier du droit des peuples à disposer de leurs propres et dur régime politique qui leur convient le mieux.
C’est actuellement le cas en Syrie, en Ukraine et dans plusieurs pays de l’Amérique latine, dont le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, le Brésil et l’Argentine. Les médias occidentaux parlent particulièrement des ententes de coopération dans le secteur économique et se gardent bien d’aborder la question des ententes dans le cadre de la sécurité mondiale.
Il y a à peine quelques semaines, Poutine a lancé un cri du cœur aux journalistes et médias internationaux pour qu’ils disent la vérité aux peuples occidentaux. Il faut qu’ils sachent l’acharnement déployé par leurs gouvernements, devenus des dépendances de Washington, pour pousser à l’extrême la Russie à provoquer l’étincelle d’une guerre nucléaire généralisée. Ils ont ceinturé la frontière de la Russie de missiles nucléaires mettant la sécurité du peuple russe en péril. Il faut lire ici cet excellent article qui décrit très bien cette situation. La crise des missiles de 1962 n’était rien au côté de ce qui se passe présentement aux frontières de la Russie. Pourtant, on se souviendra que le monde avait passé à un cheveu d’un conflit nucléaire de grande envergure.
Il ne fait pas de doute que Vladimir Poutine a de graves décisions à prendre et qu’il ne peut les prendre à la légère. Son souhait serait que l’Occident respecte les ententes passées à l’effet de ne pas profiter de l’ouverture des pays de l’Est à l’Occident pour renforcer militairement sa présence militaire aux frontières de la Russie. Dans le cas présent, il se doit d’assurer la sécurité de son peuple. Je ne doute pas que ce sujet des menaces de l’Occident contre la Russie ait fait l’objet d’échanges allant au-delà des généralités. La Chine n’y échappe d’ailleurs pas elle-même. C’est dans ce contexte qu’il faut relire cette déclaration au terme de leur rencontre :
« La Chine et la Russie doivent sauvegarder de manière ferme les objectifs et les principes de la Charte de l’ONU, les normes fondamentales des relations internationales, la stabilité et l’équilibre stratégique mondiaux, ainsi que la justice internationale, selon M. Xi ».
La référence au droit international est fondamentale et incontournable et mieux vaudrait que l’Occident en prenne bonne note. La Russie et la Chine ont accordé leur stratégie pour consolider ce droit international et la justice qui en est une composante essentielle.
Espérons que nos dirigeants sauront saisir tout le sérieux d’une confrontation nucléaire. La manipulation, le mensonge et la peur par nos gouvernements et nos médias, font de la Russie le grand méchant qui veut envahir le monde et le dominer. Ils savent que ce n’est pas le cas, mais pour justifier leurs dépenses militaires et sauvegarder leur pouvoir interventionniste dans le monde, ils ont besoin de l’opinion publique pour placer la Russie au pied du mur de la confrontation.