Après avoir discuté avec pas mal de gens de mon entourage plus ou moins proches, je m’aperçois que les gens n’ont plus aucune honte à utiliser l’esclavage moderne pour la fabrication de produits manufacturés en Chine, en Inde ou ailleurs et cela dans des conditions indignes, ils préfèrent cela plutôt que de risquer de voir leurs joujoux électroniques préférés facturés trop cher.
De plus, après avoir tenté de parler d’auto-suffisance alimentaire à quelques reprises, je remarque le mépris incroyable des gens pour les travaux manuels et notamment le boulot de paysan, on me rétorque facilement : "moi je vais pas aller chez les bouseux pour faire du boulot de merde alors qu’on peut avoir des tomates pour rien du tout produites ailleurs".
Bref, la cause est désespérée et il est rentré dans les mœurs que les seuls travaux dignes sont dans les bureaux, le reste, il paraît que c’est de la merde.
L’européen de l’ouest est devenu un âne bâté, content d’exploiter la misère, content de profiter de richesses qu’il ne produit plus tout en se plaignant du réchauffement climatique, des esclavagistes du temps passé, des régimes autoritaires de pays manufacturiers, ils ne sont plus à une contradiction près et dans tous les cas, tous les arguments sont bons pour justifier de conserver ce qu’ils aiment le plus au monde, c’est-à-dire leur téléphone portable, leur ordinateur, leur canapé, bref tout le confort moderne made in tiers-monde.
Il ne faut pas croire que la majorité des gens se sentent coupable quand ils voient les paysans se suicider, on entend alors : "ils avaient qu’à changer de profession avant ces cons ; l’agriculture, c’est pas moderne, alors voilà ce qui arrive aux nazes qui ne s’adaptent pas, c’est l’évolution..." et puis à propos des taxis : "bien fait pour leur gueule, ils se sont bien gavés quand c’était régulé, mais maintenant que Uber est là, qu’ils crèvent !".
Je suis fatigué des gens de mon pays, de leur arrogance, de leur suffisance, de leur médiocrité. Et chaque jour, ces gens me dégoutent un peu plus, tout leur est dû et ils n’ont plus aucune empathie pour leur prochain, même pas pour leur conjoint, de moins en moins pour leurs enfants, leur humanité s’étiole et pourtant ils n’ont jamais autant parlé d’humanisme. En réalité, nous sommes redevenu des bêtes, seules la barbarie et la violence extrême pourront nous sortir de ce marasme car ce sont les seuls langages qu’on comprend quand on s’est évaporé de la sorte dans le néant de l’indifférence.
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