Le tribunal correctionnel d’Alençon a relaxé un éducateur en informatique qui était accusé de 10 agressions sexuelles sur des fillettes de CE2 et CM2.
Ces agressions sur écolières âgées de 8 à 10 ans, dont l’éducateur était accusé, se seraient produites dans le cadre d’ateliers périscolaires, dans les écoles primaires Molière d’Alençon, et de Lonrai.
C’est un pédiatre qui a alerté la justice après avoir entendu une fillette angoissée, qu’il avait reçu en consultation. Les gendarmes ont alors entendu des enfants dont l’éducateur s’occupait, de septembre 2014 à avril 2015. Lise, Romane, Ines, Lena, Filipine : les 10 témoignages qui ont abouti a des plaintes sont les mêmes, avec des parents abasourdis des révélations de caresses sur leurs fillettes, notamment sur les fesses. Des jupes relevées. Depuis les faits, les enfants sont très perturbées...
Qu’a fait l’administration ?
Dès le premier fait, 3 semaines après la rentrée de septembre 2014, des faits ont été dénoncés. Son employeur a convoqué l’éducateur. La directrice du centre social Croix Mercier, le responsable enfance/jeunesse à la ville d’Alençon étaient là. Mais le dossier n’est pas remonté jusqu’au parquet. Selon le bâtonnier Deniaud, avocat des parties civiles, il y a eu les vacances scolaires de la Toussaint et après personne n’y a plus pensé. On peut aussi se demander si tout le monde n’a pas voulu étouffer cette affaire, qui a perduré jusqu’au printemps 2015.
L’accusé, âgé de 34 ans, employé du centre social de la Croix Mercier, a, lui, toujours contesté les faits.
Son avocate a soulevé des contradictions : l’éducateur travaillait sur 5 écoles auprès de 250 élèves. Seuls 10 d’entre eux ont été entendus. Comme si les gendarmes avaient dû aller très vite dans leur enquête, encore une fois comme s’il fallait vite classer le dossier, que « ça ne fasse pas trop de bruit ».
Elle a expliqué qu’on était dans un bruit qui circule, faisant la parallèle avec le film Les Risques du métier, où un instituteur, accusé à tort de viol, se suicidait.
La procureur a requis 1 an de prison avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans, obligation de soins, obligation d’indemniser ses victimes, interdiction d’exercer une profession en lien avec des mineurs.
L’accusé a expliqué qu’il n’y avait aucune connotation sexuelle. Le tribunal l’a entendu et relaxé.
« Comment allons-nous annoncer ça à nos enfants ? »
À la sortie du tribunal, les familles se sont déclarées choquées. Elles attendent l’appel que pourrait bien engager le parquet [NDLR : le parquet a fait appel le lendemain].
L’éducateur relaxé a lui, entre temps, été licencié.