L’Association suisse des banquiers punit l’UDC, dont les membres ne sont plus les bienvenus à ses formations. En cause, la votation sur l’immigration de masse.
L’Union démocratique du Centre (UDC) n’est plus en odeur de sainteté dans les milieux bancaires. Signe de la brouille, la puissante Association suisse des banquiers (ASB) a déjà annoncé qu’elle ne soutiendrait pas l’initiative sur le secret bancaire de Thomas Matter (UDC/ZH).
Plus inquiétant pour la formation populiste, ses membres sont désormais exclus des séances de media trainings qui sont traditionnellement offertes avant les élections fédérales, rapporte le Blick dans son édition du 17 juillet.
« L’UDC n’est plus un parti de l’économie »
Comme l’a expliqué Kuno Hämisegger, responsable des affaires publiques de l’ASB, les partis qui cherchent des solutions viables et pratiques pour la place financière conjointement avec l’association sont le PLR, le PDC et les Verts’Libéraux. L’UDC ne fait plus partie du cercle.
Pour le tabloïd zurichois, les banques se vengent après le succès du parti avec son initiative « Contre l’immigration de masse », acceptée le 9 février 2014. « La dernière législature a montré que l’UDC n’est plus un parti en faveur de l’économie pour les questions centrales de la place financière », a expliqué Sindy Schmiegel, responsable des relations publiques chez l’ASB.
L’ASB en manque de moyens ?
L’UDC a adopté d’autres positions que la branche financière dans certains dossiers, comme l’initiative sur l’immigration de masse qui s’opposait diamétralement aux intérêts des banques.
« Nous sommes une place financière ouverte. Et ses entreprises doivent pouvoir trouver leurs collaborateurs rapidement et sans bureaucratie », a souligné Sindy Schmiegel. Avant d’ajouter que les moyens de l’association sont limités et qu’il faut les engager au mieux.
L’UDC se défend
Des propos qui font bondir Thomas Matter : « Le contraire est aussi vrai : personne ne représente mieux la place financière que l’UDC », a répliqué le conseiller national zurichois. Qui se défend des accusations selon lesquelles l’initiative a impacté la place suisse en rappelant que les banques suppriment des places de travail depuis 25 ans.
L’ASB reconnaît qu’elle a des recherches spécifiques. « Nous n’avons pas besoin de travailleurs roumains qui profiteraient de la libre circulation mais d’Américains ou de Japonais. » Pour Thomas Matter, la situation est claire : « L’ASB cherche à diffamer l’UDC avant les élections pour l’empêcher de progresser. » (Newsnet)