Si un sondage donne une courte avance à Marion Maréchal-Le Pen face à la droite, le candidat socialiste accuse un lourd retard dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La compétition est serrée mais c’est elle qui semble prendre un léger avantage. A huit semaines des élections régionales, la tête de liste du Front national en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Marion Maréchal-Le Pen, est donnée en tête des intentions de vote par un sondage Odoxa pour Le Parisien/BFM TV, publié dimanche. La députée du Vaucluse est créditée de 37 % au second tour, contre 34 % à la liste LR/UDI/Modem conduite par Christian Estrosi. Très loin devant celle de gauche de Christophe Castaner qui ne passe pas la barre symbolique des 30 % (29 %).
Le candidat PS, un inconnu pour 69% des sondés
Si l’écart entre Marion Maréchal-Le Pen et le député-maire de Nice reste dans la marge d’erreur statistique des sondages, il apparaît clairement que la liste conduite par le candidat socialiste est distancée. Dans cette région que la gauche a dirigée dix-sept ans, Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, le département le moins peuplé, peine à combler son déficit de notoriété : pour 69 % des personnes interrogées lors de l’enquête, le député-maire de Forcalquier est même un inconnu.
Outre la tentation des électeurs de vouloir sanctionner le gouvernement aux élections régionales, la tête de liste PS pâtit aussi des divisions de la gauche. Europe-Ecologie-les Verts a choisi de faire alliance avec le Front de gauche au premier tour. Selon le sondage, leur liste, conduite par l’écologiste Sophie Camard, recueille 10 %. A 18 %, le socialiste encaisse, lui, un retard de douze points sur son adversaire de droite (30 %) et de dix-sept points sur celle du FN. Pas de quoi redonner du baume au cœur à Jean-Christophe Cambadélis, qui organise ce week-end son référendum pour « l’unité de la gauche ». Début octobre, le premier secrétaire du PS, en déplacement à Marseille, voulait encore y croire, balayant « les récits déjà racontés avant que l’événement ne se passe ». Le patron des socialistes se consolait en rêvant d’un total des voix de gauche devant Estrosi et à touche-touche avec le FN, dont le score serait, selon lui, « surévalué » par les sondages.
Une victoire du FN serait « dramatique pour notre pays »
Curieusement, c’est le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, qui est tombé d’accord avec Jean-Christophe Cambadélis ce dimanche. Invité de Radio J, il a estimé « possible » une victoire finale de la gauche en Paca :« Quand vous prenez la totalité des voix de la gauche, vous vous rendez compte qu’elle peut arriver en tête au second tour ». Pour le centriste, une victoire de Marion Maréchal-Le Pen serait « dramatique pour notre pays parce que ce ne serait pas une solution » mais « une impasse ». « Il y a beaucoup de gens qui veulent le changement dans notre pays, mais s’ils votent pour le Front national, ils votent contre le changement », a-t-il asséné.