Marion Maréchal-Le Pen, candidate FN aux élections régionales de décembre en région Paca, était "contre l’exclusion" de son grand-père Jean-Marie Le Pen du parti d’extrême-droite, craignant "de nouveaux ennuis", a-t-elle expliqué samedi.
"J’étais contre l’exclusion de mon grand-père", a-t-elle déclaré à La Provence lors d’une visite à Digne. "J’en ai parlé longuement avec Marine. C’est s’ouvrir la porte à de nouveaux ennuis. Un congrès physique après les régionales me semble plus légitime. J’aurais préféré un temps mort", a-t-elle poursuivi.
Elle estime cependant que son grand-père n’ira pas jusqu’à se présenter contre elle lors des élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), où elle est la candidate désignée du Front national. "Il a voulu faire un coup de poker, mais il n’ira pas. Il n’est pas compris par les sympathisants. Je ne crois pas qu’il ait envie d’y aller", juge-t-elle.
Mercredi, le bureau exécutif du FN son fondateur et président d’honneur de 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui a promis cependant qu’il ne jetterait pas l’éponge et contesterait cette décision en justice, comme les précédentes. Jean-Marie Le Pen avait été convoqué par sa fille fin juillet pour répondre à 15 griefs, notamment pour ses propos réitérés sur les chambres à gaz, devant la plus haute autorité du parti, réunie en formation disciplinaire.
Marine Le Pen elle-même n’assistait pas à cette réunion pour ne pas "être juge et partie", pas plus que son bras droit Florian Philippot, cible favorite de M. Le Pen. Cet épisode est le énième et brutal rebondissement, entre déclarations fracassantes et guérilla judiciaire, d’une crise ouverte depuis cinq mois.
M. Le Pen, déjà convoqué début mai pour s’expliquer sur ses propos, avait été suspendu comme adhérent. Mais la justice a annulé cette décision, le FN faisant aussitôt appel. La justice a aussi suspendu le congrès postal prévu pour supprimer des statuts le titre de président d’honneur. Le parti a néanmoins publié les résultats de ce congrès, 94% des adhérents (Ndlr : qui ont accepté de participer à cette consultation par voie postale) se prononçant en faveur de ces modifications.