Objection votre honneur. Moi c’est pas un pakistanais qui m’a informé mais un grec qui possède quelques lopins de terre.
Lors de l’entrée de la Grèce dans l’UE, Bruxelles a dit la chose suivante aux agriculteurs : arrêtez de faire de l’èlevage, à partir de maintenant la viande de porc va être importée d’Irlande et du Danemark, et pareil pour le reste (mouton, boeuf, etc). Idem pour le vin, l’huile d’olive et autres produits d’origine agricole. En échange d’un arrêt de votre production, on va vous subventionner. Pas le choix, c’est comme ça.
Résultat, les exploitants ont été dédommagés de leur manque à gagner mais les ouvriers agricoles ont été mis sur la paille, sans la moindre subvention. D’où une explosion du chômage. Mon pote grec, ne pouvant exploiter ses terres, s’est exilé en Espagne pour y bosser comme serveur de restaurant. Maintenant que le vent s’apprête à tourner, il vient de rentrer en Grèce dans l’optique de recultiver ses champs et de ré-embaucher.
Donc toucher des pépettes, c’est vrai, mais c’était pour abandonner leur activité, débaucher leurs compatriotes et acheter des produits plus chers qu’avant. C’est donc un peu normal qu’il se soient plaints. Mais c’est pas aussi simpliste que ta version pourrait le laisser croire.
Ici en Espagne, ça a commencé pareil. Après l’entrée dans l’UE, les magasins étaient inondés de produits importés et ça débauchait à tours de bras. Seulement depuis la crise, les espagnols n’ont plus les moyens d’acheter ces produits plus chers et ils ont brutalement disparu des rayons. Par exemple, le cheddar irlandais a été remplacé par une imitation espagnole et tout le reste est à l’avénant. Il me semble que l’industrie française de la pêche a subi le même sort, les pêcheurs ont été mis sur la paille en échange de subventions versées uniquement aux patrons pêcheurs, résultant en un accroissement du chômage et une envolée des prix dans les magasins. Si ma mémoire est bonne, la consommation de poisson en France a énormément chûté depuis quelques années pour cause de crise et de prix trop élevés.
C’est ça l’effet kiss-cool de l’UE. Les pays du nord ont monopolisé la production et la vente au détriment des pays du sud, en y causant du chômage. Ce que la Grèce a connu est identique à ce qui s’est passé en Espagne et en France. Je ne connais pas suffisamment la situation portugaise ou italienne mais je ne serais pas étonné qu’ils aient vécu la même chose de leur côté. Voilà la réalité économique de l’UE.