Le gouvernement tente d’éteindre la polémique sur les petits commerces fermés durant le reconfinement. S’exprimant chacun sur un plateau ce dimanche, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ont tous les deux dénoncé les maires prenant des arrêtés pour permettre la réouverture d’activités sur leur territoire. Ils ont également plaidé pour une poursuite du dialogue afin de trouver d’autres solutions tout en maintenant le confinement.
« J’entends le désarroi et la colère des petits commerçants, mais si on ouvre les commerces, il n’y a plus de confinement », a réagi Élisabeth Borne, invitée du Grand Jury, RTL Le Figaro et LCI. Elle a par ailleurs jugé que l’attitude de ces maires n’était pas « responsable », dans le contexte actuel. « Il faut que chacun s’empare des outils qui existent, mais continuer à faire ses courses comme avant, comme si de rien n’était, ne sera pas possible dans l’immédiat », a-t-elle prévenu. Et d’ajouter que les maires incitant les commerçants à ne pas respecter les règles « ne vont évidemment pas dans le bon sens » : « Plus le confinement sera efficace, plus on pourra rouvrir vite les commerces », a-t-elle jugé.
Agacé, son collègue de Bercy a également dénoncé le comportement d’une « poignée de maires irresponsables », qui, en pensant soutenir les commerçants, « menacent la santé des Français ». « Quand on est maire, on a une responsabilité vis-à-vis des Français », a sanctionné le ministre. A contrario, les citoyens se distinguent par leur « force d’âme », a jugé le ministre : ils ne « perdent pas leur sang-froid », malgré les menaces économique, terroriste et sanitaire, et « j’aimerais que les élus fassent tous de même », a-t-il indiqué.
Les maires « disent eux-mêmes qu’ils savent très bien que c’est du symbole [...] car le décret du gouvernement l’emporte sur un arrêté municipal », a commenté dans le même temps le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, interrogé sur France Inter.
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Sur le plus long terme, l’exécutif espère pouvoir compter sur un ralentissement de l’épidémie d’ici au 12 novembre, afin de profiter de ce premier point d’étape, quinze jours après l’instauration du reconfinement, pour « rouvrir un certain nombre de commerces si la situation sanitaire le permet ».