Depuis la nuit de dimanche à samedi, Israël subit l’une des plus grandes attaques sur la Toile.
C’est la plus grande guerre électronique dans l’histoire de l’humanité, a titré le quotidien israélien Haaretz, rapportant les propos du groupe de pirates informatiques Anonymous qui a revendiqué l’attaque.
Tous les sites gouvernementaux israéliens ont été piratés, dont les pages du ministère israélien de la guerre et du Mossad, permettant de diffuser des documents top secrets. Ils comprennent les noms des agents recrutés par le Mossad, dont des Arabes, et les datas d’officiers et de colons.
Les sites du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, du ministère du commerce, de l’industrie, de l’éducation et autres font aussi partie des cibles attaquées. La page du Bureau central des statistiques aussi.
Sans oublier aussi les pages de la bourse israélienne, et celles des affaires judiciaires du ministère de la justice, ainsi que celles de la police de Haïfa et de la police de Tel Aviv.
Auxquelles s’ajoutent 30 000 comptes bancaires, 19 000 comptes facebook et 4 000 comptes tweeters qui ont subi le même sort.
Les portraits du prisonnier palestinien Samer Issaoui, grève de la faim depuis 259 jours ont remplacé la première page de la plupart de ces sites. Dans d’autres, une lecture du Coran sacré, ou les photographies de martyrs palestiniens, du martyr commandant de la résistance islamique au Liban Imad Moughniyé.
5 000 hackers des 4 coins du monde
Samedi, le groupe « OpIsrael » d’Anonymous a lancé un ultimatum, par une vidéo, menaçant de rayer Israël du cyber-espace en riposte à ses crimes et ses exactions. Dans la soirée, il est entré en action, à partir de l’Afrique du sud selon des sources israéliennes. Puis il a été rejoint par plus de 5 000 hackers des quatre coins du monde : le Liban, la Palestine, la Syrie, l’Égypte, la Malaisie, l’Iran et la France.
Débordée, l’Unité de la guerre électronique de l’armée israélienne chargée des opérations de piratage était dans l’incapacité de riposter à l’attaque. Elle a demandé l’aide des alliés américains et français.
Riposte israélienne : minimiser les faits
Signe de cette incapacité, les milieux officiels israéliens ont tardé à reconnaître les faits, attendant jusqu’à ce dimanche pour en parler.
Assistés par des médias internationaux et arabes, ils mènent une campagne médiatique pour minimiser l’ampleur de l’attaque.
D’ailleurs, la publication de l’information sur l’attaque a été occultée par certaines agences qui ont attendu jusqu’à ce dimanche pour la rapporter.
Pourtant le constat des experts israéliens est décisif :
« Les sites internet israéliens subissent une "attaque importante" depuis plusieurs jours » assure Guy Mizrahi, co-fondateur de Cyberia, une agence de consultants en protection de données pour la radio publique israélienne.
Et d’ajouter : « Hier (samedi), il y a eu une vraie tempête, pas mal de sites gouvernementaux piratés, avec des messages laissés sur certains et des données dérobées sur d’autres ».
Or, selon le fondateur du centre national contre la cybercriminalité qui dépend du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en fin de matinée « les dégâts étaient plus ou moins inexistants ».
« Anonymous n’a pas la capacité, ni l’objectif, de détruire les infrastructures essentielles du pays. Si cela avait été le cas, il ne l’aurait pas annoncé à l’avance », a argué Ben Israël, estimant que le groupe cherchait plutôt à relancer le débat sur le conflit israélo-palestinien.
Ben Israël reconnaît que « cette fois-ci l’attaque est plus massive et plus intense » tout en arguant que le pays est bien mieux préparé qu’il y a un an, lors d’une vague d’attaques contre la Bourse et (la compagnie aérienne) El Al, et d’autres sites.
En novembre 2012, le groupe Anonymous avait lancé une attaque contre de nombreux sites israéliens, bloquant et vidant près de 700 sites. Le but était alors de protester contre l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza.
Positions louches de médias arabes
Plusieurs médias arabes ont couvert ces faits en adhérant à la version israélienne.
Ceci est constaté dans la chaîne qatarie alJazira, qui dans une de ses éditions a mis en exergue les assertions officielles israéliennes qui minimisent l’ampleur de l’attaque.
Le journal officiel saoudien Ar-Riad a lui aussi adopté un ton similaire, se contentant de deux papiers, le premier très petit, rapportant l’attaque, et le second se contentant de relayer la dépêche très tardive des agences.
Pour sa part, le site "version beta" a publié la liste des sites israéliens hackés, rapportée par le site d’Anonymos OpIsrael.