La Lech est une rivière autrichienne qui prend sa source à 2 000 mètres et qui poursuit son cours en Bavière (Allemagne), région maudite par les bien-pensants (à cause d’Hitler et de la fête de la bière). Nous avons choisi cette randonnée pédestre au milieu de beaucoup d’autres – que nous aurions pu piocher dans les Alpes ou les Pyrénées – pour une simple raison : il nous fallait souligner la volonté politique de préserver la beauté de l’Autriche, cette deuxième Suisse plus à l’Est.
Les Autrichiens ont conservé une qualité de vie que beaucoup de leurs voisins peuvent jalouser. C’est peut-être dû à leur grandeur passée et à cette culture qui a culminé en Europe au début du XXe siècle. Depuis, l’Autriche a été découplée de la Hongrie puis re-couplée avec l’Allemagne et enfin décrochée définitivement après la Seconde Guerre mondiale. Placée à la porte du rideau de fer soviétique, elle sera l’avant-poste de la puissance atlantiste en Europe, Vienne devenant un vrai nid d’espions.
Un demi-siècle après la guerre, elle adhère à l’Union européenne et depuis, sa bonne santé économique fait des jaloux en interne. Le taux de chômage y est très bas, les jeunes ne rament pas et l’immigration y est relativement contrôlée, car un déficit des naissances touche le pays : le taux d’accroissement naturel y serait nul sans l’apport étranger. Un étranger hors UE n’a pas le droit de travailler, ça limite les demandes de visas. Et le récent durcissement de la politique migratoire a envoyé un message clair aux Européens de l’Ouest : chez vous mais pas chez nous. L’Autriche, comme la Suisse (qui ne fait pas partie de l’UE) cultive ses particularismes et n’a pas envie de voir le mondialisme tout égaliser. Elle est jalouse de sa culture, de ses paysages et entend que ça se sache.
Respirer le bon air pur autrichien
Les marcheurs qui traversent et les admirant les montagnes et les vallées le long de la Lech ne se baladent pas avec les chiffres économico-démographiques dans leurs guides mais comprennent spontanément que ce pays n’a pas envie d’être normalisé. C’est ce qui fait son charme. Il n’y a pas de miracle autrichien, mais une résistance au mondialisme destructeur. Certes, l’économie y est libérale (avec la flexisécurité) mais les Autrichiens bénéficient d’un système de soins de haute qualité, d’un régime de retraite généreux et d’un taux de chômage à faire rougir de honte les ministres de l’Économie français.
De plus, les dirigeants n’y ont pas la paranoïa des nôtres qui ne se déplacent pas sans une garde prétorienne prête à tirer. Il est vrai que la piètre image – faite de mensonge et de corruption – de nos gouvernants n’incite pas au respect. L’image de nos présidents depuis Sarkozy est tellement dégradée qu’on se demande si elle pourra remonter un jour...
A ceux qui regrettent les sifflets adressés à Macron le 14 juillet on peut se demander qui a dégradé l’image présidentielle ? pic.twitter.com/zcyPrryhXY
— Frederic pichon (@pichon_frederic) 14 juillet 2019
Cette « tranquillité » a valu au leader d’extrême droite Jörg Haider une possible élimination physique le 11 octobre 2008... Son héritier Strache a eu moins de flair politique... Lui a été éliminé en douceur.
Le miracle autrichien est terni dans les journaux mainstream par la présence de l’extrême droite dans la coalition gouvernementale, mais tout a été remis en question par un scandale – un piège de services ? – qui a mis à mal le président du FPÖ et vice-chancelier Strache, qui s’est fait filmer et pincer dans une histoire rocambolesque : approché par une femme apparemment liée à un oligarque russe qui désire investir des millions en Autriche, Strache accepte de lui céder des marchés publics contre un investissement conséquent dans un grand quotidien qui ferait sa propagande pour la campagne électorale...
On rappelle qu’avant même l’Italie, l’Autriche a porté à sa tête un gouvernement avec 6 ministres d’extrême droite, et pas à n’importe quels postes : Intérieur, Défense et Affaire étrangères principalement.
- Kurz fait un peu la gueule à Strache qui a foutu l’alliance par terre avec ses conneries
Du coup le jeune chancelier Kurz, à la tête du Parti populaire autrichien, va devoir remettre une législative sur le tapis en septembre et tenter de reformer un gouvernement... Les Autrichiens se tâtent pour savoir s’ils vont revoter pour une alliance droite & extrême droite ou alors refaire comme avant une alliance droite & social-démocratie. Mais cette seconde possibilité achoppe sur un point très important pour les Autrichiens, voire vital : l’immigration. La social-démocratie, alignée sur les objectifs de l’UE, est évidemment pour, tandis que Kurz est contre, même s’il n’est pas d’extrême droite lui-même. Disons que c’est un national-sioniste bon teint. Cependant, à propos du voyage de Kurz en Israël et de sa condamnation de l’Iran, méfions-nous : un homme politique, pour être tranquille, doit donner des gages publics aux puissances supérieures... Il y a les mots, et il y a l’action. Nous verrons si le nationalisme autrichien va jusqu’à heurter les sensibilités sionistes.
Thank you, Prime Minister @netanyahu, for our productive meeting ! We discussed border management measures & the prevention of illegal migration. #Israel's security is a top priority for us and it is vital that #Iran complies to all elements of the nuclear agreement. pic.twitter.com/TRmgtWlhq0
— Sebastian Kurz (@sebastiankurz) 10 juillet 2019
Les Échos rapportent les propos assez insolents de la chancelière allemande, Angela la tremblote, qui a appelé les responsables politiques européens à tenir tête aux « courants qui veulent détruire l’Europe » comme aux « hommes politiques qui sont à vendre ».
Mal vu de la part de celle qui a contribué à détruire les industries des autres pays européens et vendu son cul au grand patronat mondialiste (pour l’économie) et aux Américains (pour la Défense) !