En déclarant que la rafle dite du Vel d’Hiv du 17 juillet 1942, fut « un crime commis en France par la France » le Président de la République contrevient à la vérité historique que pourtant il invoque : si ce crime fut commis sur la territoire national, comme tant d’autres le furent sous l’Occupation, et si la police parisienne était à la botte de l’Occupant, la responsabilité de ce crime n’est nullement imputable à la France.
Aucune des autorités que reconnaissaient alors les Français, celle de Vichy pas plus que celle de Londres ne gouvernait la zone occupée. Faut-il rappeler que, odieux rouage de la folie criminelle que l’impérialisme allemand imposait alors à presque toute l’Europe, le général Oberg, commandant la place de Paris, avait ordonné à la police parisienne, dont les agents étaient arrêtés ou instantanément fusillés s’ils n’obéïssaient pas, la livraison de 25 000 juifs étrangers réfugiés en France mais que des policiers français ont, au péril de leur vie, supprimé des fichiers ou prévenu dans la nuit des milliers de familles juives, en sorte que la moitié de ce qu’exigeait l’Occupant furent arrêtés ?
Faut-il rappeler que c’est la France qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés de confession juive, et en France qu’en furent sauvés le plus grand nombre ?
M. Hollande ignore l’Histoire, à la différence de François Mitterrand et Charles de Gaulle qui la connaissaient assez pour avoir toujours refusé de commémorer des faits qui ne sont pas davantage de la responsabilité de la France défaite que ne le furent les atrocités commises par l’Occupant sur le sol national.
A force de mensonges et de repentances controuvées, une part croissante de notre peuple s’accuse de crimes qui ne lui sont nullement imputables, érodant sa mémoire, par là sa fierté, par là sa volonté.
Jusqu’où les grands prêtres de l’abandon national, oubliant l’héritage du Général de Gaulle, renouant avec les traditions politiques du radicalisme et du pacifisme qui furent responsables du désarmement de la République face au péril nazi, iront-ils pour dédouaner l’Allemagne des horreurs qu’elle a commises et en accabler la France ?
Jusqu’où iront-ils pour désarmer la confiance des Français en la France, et les soumettre aux hégémonies nouvelles d’une construction européenne à direction allemande - et d’ailleurs de plus en plus équivoque ?