Egalité et Réconciliation
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Qui va payer les réparations pour les survivants de Gaza et leurs descendants ?

La France est un pays généreux. Elle donne de l’argent aux nouveaux entrants, surtout s’ils sont clandestins et pauvres, ce qui va souvent ensemble. Elle donne aussi de l’argent à ceux qui ont souffert sur son sol, mais pas tous. Par exemple, les juifs déportés et leurs enfants, et aussi leurs petits-enfants, ont touché des réparations de l’État français, alors que les Vendéens n’ont rien touché.

 

 

Pour donner de l’argent à ceux qui n’ont rien, il faut en prendre à ceux qui ont tout. Malheureusement, ils sont souvent protégés fiscalement ; du moins ils ont les moyens de ne pas se faire trop taxer. Alors c’est la classe moyenne supérieure qui morfle, les Français solvables, qui passent à la caisse. Eux sont les plus prélevés au monde, ou presque, avec les commerçants et les artisans. Moralité, en France, mieux vaut être très pauvre ou très riche, mais pas entre les deux.

 

 

Après ce préambule, revenons quinze ans en arrière. Le Premier ministre s’appelle François Fillon, et il tient un discours, comme il se doit quand on occupe la fonction, devant le CRIF, qu’on peut aussi appeler relais du pouvoir profond. Car le CRIF n’est pas le pouvoir profond, il n’en est que la chambre d’enregistrement et de communication. Ce qui compte, c’est l’argent, ce qu’on appelle chez nous la Banque, soit la haute banque, au sens donné au XIXe siècle. Les banques d’affaires, devenues les fameuses officines à fusac, fusion-acquisition. Bref, les deals entre grosses boîtes qui se marient ou s’entredévorent, et qui sont découpées comme les pays. Et la France, avec Macron, est à la découpe pour être vendue au plus offrant. On appelle ça des investisseurs, en réalité ce sont les actionnaires de notre pays (exemple : BlackRock).

Cela nous fait deux préambules mais il fallait ça pour redécouvrir le discours de Fillon. Nous sommes le 3 février 2010, et sa longue intervention, Dieu merci, a été retranscrite sur le site de la vie publique.

Est-ce par antiracisme ou par anti-antisémitisme que le PM a été si généreux, on l’ignore. Toujours est-il que la somme fait rêver. Elle sera ensuite accordée sous une autre dénomination, la fameuse DILCRAH du « fils de » Clavreul et ses 100 millions tous les 3 ans pour surveiller et punir. On vous épargne le texte de 8 pages, on publie uniquement les deux meilleurs morceaux.

« La France a reconnu sa responsabilité dans la déportation des juifs et l’a assumée à travers notamment la création en 2000 de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, en réparation des préjudices causés, et grâce à l’entière restitution des sommes spoliées qui étaient restées sans ayant-droits.
En moins de dix ans, la Fondation a joué pleinement son rôle.
150 millions d’euros ont été affectés pour soutenir le Mémorial de la Shoah ainsi que pour aider plus de 1 700 projets dans les domaines de la solidarité envers les survivants, de l’histoire, de la mémoire, de l’enseignement de la Shoah, de la culture juive.
Depuis 10 ans, la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS) a restitué plus de 450 millions d’euros à des dizaines de milliers de requérants. Je salue le travail de cette remarquable institution.
Enfin, j’ai décidé en août dernier de revaloriser la rente aux orphelins de parents déportés, fusillés ou abattus en tant que juifs créée en 2000. Elle le sera chaque année jusqu’en 2012. »

On en est au bas mot à 600 millions d’euros. Il y a encore une dotation pour Auschwitz, qui tombe en ruines.

« Plus que jamais, nous devons résister à ceux qui cherchent à banaliser la Shoah.
Plus que jamais, nous devons préserver les lieux physiques de la mémoire. Il existe des inquiétudes au sujet du financement de la Fondation Auschwitz-Birkenau.
Je veux vous dire que la France ne laissera pas l’indifférence effacer le lieu symbole de la pire horreur qu’ait généré l’humanité.
La France est prête à en prendre toute sa part du financement nécessaire à sa préservation.
Il s’agit d’un enjeu pour tout le continent européen : Auschwitz est un lieu de mémoire essentiel pour l’Europe. Il symbolise notre volonté commune de ne plus jamais revoir l’intolérable, le règne de la barbarie absolue en Europe.
C’est la raison pour laquelle je viens d’écrire au président Barroso pour lui demander qu’il propose au plus vite au Parlement européen et au Conseil une contribution significative du budget de l’Union européenne à la Fondation Auschwitz. »

En 2011, soit un an après ce discours flamboyant qu’on croirait écrit par quelqu’un d’autre, la France contribuera à hauteur de 5 millions dans l’opération de sauvetage du camp. Un fonds spécial de 120 millions sera créé, dont l’Allemagne sera évidemment le plus gros contributeur. Mais la France aussi, alors qu’on est censés être du côté des gentils (les Alliés) et pas des méchants (les puissances de l’Axe).

Aujourd’hui, on ne trouve plus trace des retranscriptions du CRIF, car cela donne de mauvaises idées aux Français, qui sont très sollicités du côté du portefeuille. Par exemple, l’INSEE vient de publier une note disant que l’inflation a considérablement baissé, qu’elle est désormais de 2 %. On n’utilisera pas de gros mots ici, mais on sent que les cadres de l’INSEE ne font pas leurs courses aux mêmes endroits que nous. La paupérisation, ces escrocs n’ont politiquement pas le droit d’en parler : faut pas casser le moral des cochons de payants, faut pas désespérer Billancourt, comme disait Jean-Paul Sartre.

 

 

En ce mois de janvier 2025, les comptes de la nation sont dans le rouge, mais on continue à refiler 50 milliards d’intérêts (et 80 milliards cette année) à ceux qui prêtent de l’argent à l’État, qui compense ensuite sur les services publics. C’est pourquoi Bayrou, dans son discours de politique générale, a estimé que les services publics devaient faire 30 milliards d’économies. On sait tous ce que cela veut dire, en termes de sécurité, de soins, d’éclairage public, de non-remplacement de fonctionnaires...

En titre, on se demandait qui allait payer pour les survivants du génocide de Gaza : ce n’était évidemment qu’une boutade. Ce ne sont sûrement pas les Israéliens ni les juifs de la diaspora, qui semblent s’en taper, grâce au racisme. La preuve en VO, mais on comprend bien.

 

« Vous n’entendez pas les déclarations des ministres, ambassadeurs et rabbins israéliens qui assimilent les Palestiniens à des animaux ? À des non-humains ? Ce sont exactement les mots que des gens comme Jürgen Stroop, celui qui avec ses SS a détruit le ghetto de Varsovie, employaient. Vous n’entendez pas ces mots ? Donc s’il vous plaît ne nous faites pas de chantage avec votre rhétorique antisémitique, ne nous faites pas de chantage avec votre littérature sur l’Holocauste, ça n’a aucun rapport avec ce cas. Israël devrait être considéré comme un État terroriste. »

 

NB : l’illustration de une est tirée du site insolentiae.com

Tout le monde veut des réparations

 






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  • #3479714

    ...les juifs déportés et leurs enfants, et aussi leurs petits-enfants, ont touché des réparations de l’État français, alors que les Vendéens n’ont rien touché...



    ... et les requis du Service du travail obligatoire (STO) instauré par la loi du 16 février 1943.

    Des centaines de milliers de français nés entre 1920 et 1922 furent envoyés, contre leur gré, dans des camps en Allemagne, afin de participer à l’effort de guerre allemand.

    Les requis ont fait partie jusque dans les années 1970 des oubliés de la Seconde Guerre mondiale, concurrencés sur le plan mémoriel par d’autres victimes de guerre, les déportés politiques et les victimes de la Shoah.

    Au moment de leur rapatriement en France, les requis tiennent à être considérés comme des déportés du travail mais la concurrence mémorielle explique qu’ils se voient interdire l’utilisation de cette dénomination.

    Après une longue bataille parlementaire et judiciaire, les associations d’anciens « requis du travail obligatoire » obtiennent, par décret du 16 octobre 2008, la dénomination officielle de « victimes du travail forcé en Allemagne nazie » mais celle de « déportés du travail » leur est refusée le 28 mars 2011 par la Cour de Cassation.

    Les historiens estiment qu’entre 25 000 et 35 000 STO ont perdu la vie en Allemagne, fusillés, pendus ou décapités pour actes de résistance, ou encore en raison de leur emploi dans des usines d’armement bombardées par les Alliés.

    De 5 à 6 000 d’entre eux sont morts dans des camps de concentration, victimes de la répression de la Gestapo, et au moins un millier dans des camps d’éducation par le travail.

    Certains survivants s’épuisent encore aujourd’hui à demander réparation à l’Etat devant les tribunaux administratifs pour faire reconnaître l’imprescriptibilité de ces crimes contre l’humanité, au même titre que les autres déportés en Allemagne pendant la deuxième guerre.

     

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  • Ils me dégoutent profondément, ils n’ont aucune compassion pour les non juifs car c’est bien de cela dont il s’agit, pas plus pour les gosses palestiniens que pour les gosses Libanais qu’ils massacrent également et demain ce sont les gosses de quel pays qui ne seront pas des innocents a leurs yeux ?
    .. et ils osent encore nous ordonner d’avoir de la compassion pour eux et eux seuls
    Qu’on ne me parle plus jamais de Shoah.

     

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  • Les pays arabes qui n’ont jamais réellement soutenus les palestiniens, par exemple et ont commercé et pactisé avec Israël à la moindre occasion ?

     

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  • " On sait tous ce que cela veut dire, en termes de sécurité, de soins, d’éclairage public, de non-remplacement de fonctionnaires..."
    On ne peut pas vouloir que l’Etat se mêle un peu moins de nos affaires et souhaiter le remplacement de tous les fonctionnaires. Evidemment, ça dépend lesquels, mais une quantité phénoménale de bureaucrates ne servent qu’à pousser des Cerfas.

     

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