C’est une grosse question, et nous n’avons pas de grosse réponse. Mais la surpolarisation de la politique américaine depuis 2016 ressemble de moins en moins à une bataille électorale traditionnelle, de plus en plus à un frontal non seulement entre Démocrates et Républicains, mais entre globalistes et souverainistes, selon la définition le duo Hindi-Plaquevent.
La tension monte entre les banlieues et les centres, les villes et les campagnes, et plus précisément les côtes et le centre du pays. Tensions politiques, communautaires, raciales, activées par les militants sorossiens autour des migrants et de la répression policière, face aux partisans armés de Trump. Il suffit de peu pour que ça pète.
Dans cette émission de juin 2025, LCI se frotte les mains à l’idée que l’Amérique de Trump devienne ingouvernable... La blackette en charge de cette grande nouvelle n’arrive pas à retenir une émotion très black lives matter. Trois mois plus tard, la révolte sorossienne a été matée. Mais Kirk a été abattu.
On a vu passer sur X la vidéo d’un redneck qui, le jour de l’assassinat de Kirk, a déclaré que son camp détenait une majorité d’armes sur les 400 millions répertoriées aux USA. Sur 132 millions de ménages, cela signifie que la plupart des Républicains possèderait plusieurs armes, notamment de guerre. Ça fait beaucoup, mais quand on voit la facilité avec laquelle on achète un AR15 là-bas, en plus à 500 dollars, on ne s’étonne plus.
Personnellement, ça fait longtemps qu’on essaye d’acheter un stock de lance-roquettes, juste pour faire quelques braquages et du tir aux pigeons sur le balcon, mais c’est vraiment dur de trouver du bon matos en France. En plus la filière serbe se méfie de nous. Heureusement qu’il y a l’Ukraine, ce paradis des trafics !
Pour revenir dans le sérieux, les Américains possèdent globalement 300 millions d’armes à feu. On peut tabler facilement sur 250 millions de fusils côté néo-Sudistes, qui sont majoritairement pro-NRA (National rifle association). Les deux camps se regardent en chiens de faïence depuis l’attentat politique du 10 septembre 2025, une Kennedy en mode junior.
La polarisation de la politique US présente un petit avantage : elle exclut les extrêmes, les communistes et les nazis. Du coup, ces extrêmes entrent par la porte de service dans les partis traditionnels. On trouve du LGBT ultra chez les Démocrates, et du Texan prêt à flinguer tout ce qui bouge chez les Républicains. Il y a des villes blanches où un Noir peut se faire allumer sur un simple regard, comme des quartiers noirs où les Blancs ne sont pas les bienvenus, sauf pour se faire dépouiller. La différence, c’est que les Blancs racistes ne dépouillent pas les Noirs qui viennent troubler leur paix : ces derniers sont généralement plus pauvres.
Life in a Whites-Only Town vs. Living in a Multicultural City pic.twitter.com/CGQfxd2EQd
— Pol Atreides (@Aliathewhite) July 26, 2025
Cincinnati (USA ) : Jazz Festival, hier soir. Un couple de Blancs se fait LYNCHER par une meute de Noirs-Américains déchaînés.
Mais bon sang, comment expliquer que ces comportements se répètent à l’infini, où que ce soit sur cette foutue planète ?
— Loreine Les Asiatiques à Droite (@Loreine_LAD) July 27, 2025
Il y a moins d’un siècle, le lynchage était inversé
This is what it was like to be black and move into a predominantly white area in the United States in the 1950s.
Thoughts ? pic.twitter.com/Wt7Z0kTTSV— Liberty Pulse (@LibertyyPulse) February 21, 2024
Mais n’envenimons pas les choses, surtout qu’on approche du point de rupture, c’est-à-dire de vrais tirs, par exemple pendant un combo manif/contre-manif, provoquant une réaction en chaîne, à l’image des tireurs sur les toits au Caire pendant le printemps arabe du 28 janvier 2011... Ou des tireurs dans les manifs pro-FIS pendant les événements d’Alger du 5 octobre 1988...
Au point où on en est, il suffit d’une étincelle. Mais n’a-t-elle pas déjà été allumée ? Et par qui, pourquoi ? Trump n’y a pas intérêt, cela détruirait son mandat, qui serait alors celui de la paix à l’extérieur (il se vante d’avoir éteint 7 conflits dans son discours à l’ONU, malgré une « panne » de prompteur) mais du chaos total à l’intérieur, avec la troupe obligée de tirer sur des Américains qui se tirent dessus, soit un retour à 1861. Injouable, sauf pour ceux qui voudraient affaiblir l’Amérique.
Précisons : affaiblir l’Amérique, ou affaiblir l’Amérique de Trump, c’est-à-dire flinguer son mandat ? La nuance est de taille, et le fameux pouvoir profond est peut-être une explication facile. Alors, qui ?
Moins dans l’affect, on vous propose une autre analyse de la polarisation de la société américaine, avec l’hypothèse d’une guerre civile de basse intensité, l’éclatement de ce grand État fédéral et la fin de la domination mondiale. De là à dire que les Chinois ont fait abattre Kirk, il y a un grand pas sur la Lune que nous ne franchirons pas.
Dernière possibilité : une fracturation de la société américaine sans guerre civile, juste sous les contradictions du néolibéralisme. Marx parlait des contradictions du capitalisme, peut-être que l’Amérique, qui sait pourtant se renouveler, est arrivée au bout de ses contradictions.
La violence qu’elle portait autrefois et qu’elle porte encore au dehors, il semble qu’elle soit aujourd’hui rapatriée, et qu’elle fasse apparaître de dangereuses lignes de failles.