Pour savoir qui était Navalny, voici un extrait du dernier livre de Xavier Moreau, Pourquoi la Russie a gagné.
Xavier Moreau, Ukraine – Pourquoi la Russie a gagné
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Alexeï Navalny est un escroc multirécidiviste. En 2009, il commence sa carrière comme conseiller du gouverneur de la région de Kirov, Nikita Bélikh, qui tomba en 2016 pour une affaire de corruption et fut condamné à huit ans de prison.
Pendant la même période, Alexeï et son frère Oleg, qui occupe un poste important à la poste russe comme responsable du centre de tri de Podolsk (banlieue de Moscou), organisent une escroquerie en créant un système de services supplémentaires de transport entre Iaroslav et Podolsk pour la société française Yves Rocher. Ces services, initialement gratuits par contrat avec la poste russe, sont soudainement facturés via une société privée contrôlée par les frères Navalny.
À Kirov, les schémas qu’utilise Navalny à cette époque répètent grossièrement ce qui se passait dans les années 1990 sous Eltsine : privatiser l’actionnariat ou les profits des sociétés d’État, en l’occurrence l’usine d’alcool et la scierie de Kirov.
Dans la Russie de Vladimir Poutine cela devenait de plus en plus risqué, ce que semblent n’avoir compris ni Nikita Bélikh ni Alexeï Navalny. En 2010, Navalny part aux États-Unis à Yale pour y suivre un cursus d’un an à la Yale Jackson School of Global Affairs qui prétend former the next generation of global leaders. Fort de son nouveau diplôme d’outre-Atlantique, il rentre à Moscou et, après des années à en avoir bénéficié, se lance dans la lutte contre la corruption.
En 2011, l’affaire de la scierie de Kirov éclate et il est condamné en 2013 à cinq ans de prison avec sursis. En 2014, il est condamné pour l’« affaire Yves Rocher » à trois ans de prison toujours avec sursis. Disposant malgré tout de moyens importants, il reste actif au sein de sa fondation anticorruption et publie régulièrement des vidéos où il prétend dénoncer la corruption en Russie. On retiendra celle contre Dmitri Medvedev et surtout celle sur le « château de Poutine ».
Techniquement remarquables, elles ont en commun de n’apporter aucune preuve de ce qu’elles avancent. Le « château de Poutine » s’avéra même être un bâtiment inachevé. Visiblement, Alexeï Navalny n’avait fait que lire un script préparé pour lui dans une officine occidentale.
Fin 2020, il part en prison pour ne pas avoir respecté son contrôle judicaire ; c’est à ce moment que les affaires contre lui s’accumulent. Ses détournements de fonds et ses activités extrémistes lui vaudront de rester en prison jusqu’en 2042. Le plus important pour notre récit est que toutes ces condamnations se passent dans l’indifférence générale. Navalny est surtout connu à Moscou et, pour la majorité des Russes, il est un homme politique des années 90, c’est-à-dire un escroc.
Pourtant, pour les dirigeants occidentaux, Navalny devait être ce que Lénine avait été pour Ludendorff et Hindenburg : « le bacille de la peste », qui allait faire s’écrouler la Russie de l’intérieur.
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Le portrait de Navalny par Limonov (LiveJournal, 29 avril 2018)
« Je n’aime pas sa bouche de travers, sa femme desséchée et tirée à quatre épingles, ses enfants, ses excellentes photographies et son photographe, ses convictions, son argent de trouble origine, l’expression dégoûtée de son visage, son lourd squelette américanoïde, ses chemises, sa démagogie... Un faux derche, un cafard, une balance, un requin.
Navalny est un bourgeois moderne typique, une ordure, en un mot. Et une ordure d’un nouveau type — un néo bourgeois.
Son père soviétique — un sacré renard — avocat militaire, l’un des principaux avocats de l’armée, — a donné naissance à ces deux hommes : Oleg et Alexey. Une mauvaise race est apparue, un type de personnes étranger à la Russie...
Un étranger, en un mot, qui n’est pas des nôtres. Et il n’a pas de nuque. »