« Je pilote depuis début juin 2019 Stop Hate Money, un projet visant à assécher le financement de la haine en ligne, porté par l’Observatoire du conspirationnisme, avec le soutien du Fonds du 11-janvier.
L’objectif de ce projet est de responsabiliser les acteurs et les intermédiaires financiers qui facilitent (parfois sans le savoir) la propagation des discours de haine en ligne. »
Depuis plusieurs semaines, Tristan Mendès France (TMF pour les commodités) s’active dans les médias (plateaux de télévision, émissions de radio, enquêtes pour la presse écrite) dans le but de faire passer le message suivant : il faut traquer les « extrémistes de droite » sur Internet et précisément Alain Soral et son association Égalité & Réconciliation, il faut « tarir leur écosystème » et limiter au maximum leur visibilité. Bref, tout faire pour que disparaisse le premier site d’information indépendant de France.
Présenté par Le Monde comme un « hyperactif du Net », TMF est en réalité un militant de combat de la grande bourgeoisie communautaire. Lui-même issu des « grandes familles », cela fait bientôt trente ans qu’il se consacre à la lutte contre la haine antisémite... Avec sa dernière plateforme Stop Hate Money, il s’efforce de faire pression sur tous les organismes ou particuliers qui « collaborent » à la « haine en ligne », des banques aux sites de vente par Internet (FNAC, Amazon) en passant par La Poste (Colissimo) et les fournisseurs d’infrastructure informatique ; une pression qui s’exerce jusque sur le gouvernement français.
M. Mendès France, qui travaille ponctuellement avec les Sleeping Giants, voit plus large et souhaite tarir tout l’écosystème qui fait vivre ces sites controversés, comme les cagnottes en ligne, les portefeuilles de cryptomonnaies ou les boutiques sur Internet. Stop Hate Money a déjà fait savoir par exemple à Colissimo qu’il livrait des produits de la boutique en ligne du polémiste Dieudonné, ou aux produits bio Cattier qu’ils étaient vendus sur le site aubonsens.fr lié à l’essayiste d’extrême droite M. Alain Soral.
Parcours et travaux
Depuis vingt ans, et plus encore sur les réseaux sociaux, Tristan Mendès France lutte en ligne, sinon en première ligne.
Le négationnisme à la fin des années 1990, puis le conspirationnisme le mettent en alerte. Dès 2005, il attaque Dieudonné à boulets rouges.
Le citoyen engagé autour de la peine de mort, l’avortement, la corruption, le droit de mourir dans la dignité, précède l’attaché parlementaire, non encarté, du sénateur PS Michel Dreyfus-Schmidt. Pendant dix ans, il rédige propositions de loi et questions écrites sur la société qu’il défend.
Tristan Mendès France préfère se donner un "rôle de passeur" entre les générations d’avant et d’après le Net, d’"acteur engagé" et humaniste, toujours en ligne ou presque à décortiquer les rumeurs, à croiser le fer avec les conspirateurs de tout poil, "chef d’orchestre de flux", en passe de se "dissoudre dans les réseaux sociaux".
Le prospecteur ratisse des milliers de bulles, des résistants iraniens, qu’il scrute depuis 2009, à l’alt-right américaine, liée aux néonationalismes européens.
Ancien militant de Ras l’front, mouvement-milice trotskyste antifasciste fondé pour dresser la jeunesse contre le Front national de Jean-Marie Le Pen, Tristan Mendès France a accumulé les fonctions abstraites (pour ne pas dire fictives) au fil des années : doctorant, blogueur, assistant parlementaire, documentariste, journaliste free-lance, chercheur, écrivain, chroniqueur, chargé de cours...
Il passe en 1995 une maîtrise de droit public à l’Université Paris 1, puis s’oriente vers des études de science politique à la Sorbonne où il se spécialise en politique et en nouvelles technologies de la communication. Il passe un DEA de science politique en 1996 et commence une thèse (qu’il n’achève pas) sous la direction de Lucien Sfez, au CREDAP (Centre de recherches et d’études sur la décision administrative et politique ; anciennement hébergé par l’Université de Paris I jusqu’à sa fermeture)
Avant d’être "blogtrotter" engagé, il a beaucoup baigné dans le monde politique. Après un DEA de communication et de politique à la Sorbonne, il fut ainsi durant dix ans assistant du sénateur (PS) du Territoire de Belfort, Michel Dreyfus-Schmidt, disparu en 2008.
Quelles que soient les « fonctions » endossées, TMF a une ligne directrice, une constante, une obsession : la haine. Elle le fascine.
Admirons sa bibliographie :
Une Tradition de la haine : figures autour de l’extrême droite, avec Michaël Prazan, 1999
La Maladie numéro neuf : récit historique d’après le Journal officiel du 3 décembre 1920, avec Michaël Prazan, 2001
Docteur la mort : enquête sur un bio-terrorisme d’État en Afrique du Sud, 2002
Gueule d’ange – Nationalité : Argentin ; activité : tortionnaire ; statut : libre, 2003
Des travaux réalisés en collaboration étroite avec Michaël Prazan, petit-fils de déporté polonais, fils du collectionneur qui a fait fortune dans le commerce de vêtement Bernard Prazan, frère du collectionneur, galeriste et marchand d’art (ancien directeur général de la société de vente aux enchères Christie’s en France) Franck Prazan.
Dans La Maladie numéro neuf (qui à l’origine devait être la thèse de doctorat de TMF sur les juifs et les épidémies), Prazan et TMF s’attaquent à la légende du juif errant qu’ils considèrent comme un « prototype idéologique de l’émigré porteur de maladie » et un « fantasme antisémite ». Cet ouvrage sera adapté en documentaire pour France 5 en 2001. TMF compte trois autres documentaires parmi sa production :
Docteur la mort, enquête sur le docteur de Pretoria qui voulait éradiquer la population noire (un documentaire sur Wouter Basson le « Mengele sud-africain »), avec Jean-Pierre Prévost, pour France 3 en 2001
Une Journée à Gaga, camp de réfugiés du Darfour, pour l’INA en 2007
Happy World : Birmanie, la dictature de l’absurde, pour Planète en 2011
En parallèle, TMF intervient comme chroniqueur dans plusieurs médias radio : de 1996 à 2001 sur RCJ (Radio de la Communauté Juive), de 2008 à 2009 dans l’émission Place de la Toile sur France Culture, depuis 2016 dans l’émission L’instant M sur France Inter.
En tant que chroniqueur toujours, il collabore au mensuel généraliste TOC créé en 2003 (et arrêté en 2007) par Pierre Cattan et Arnauld Champremier-Trigano. Ce dernier est l’héritier de l’empire Trigano qui règne sur les marchés du tourisme de masse et des activités d’exploitation de centres de vacances (campings) : son père André Trigano-Bensaïd est un opérateur de tourisme, son grand-père Raymond Trigano dirigeait un groupe d’entreprises leader du camping-car en France et en Europe, son oncle Gilbert Trigano était le PDG du Club Med, son cousin Serge Trigano est le fondateur (avec Cyril Aouizeraten et Philippe Starck) de la chaine hôtelière Mama Shelter ; quant à son frère Patrice Trigano, il est présenté comme expert en tableaux, collectionneur, galeriste et écrivain... Compagnon d’Elsa Wolinski (fille du dessinateur assassiné lors de l’attentat contre Charlie Hebdo Georges Wolinski), Arnauld Champremier-Trigano a notamment été directeur de la communication de la campagne de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2012 et conseiller de Benoît Hamon lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017.
Lors de ses prises de parole, TMF cible dès le milieu des années 1990 la « droite extrême », le « lobby chrétien intégriste », « l’extrême droite catholique » et tente de faire pression sur les autorités civiles.
En 1999, il pousse le sénateur socialiste du Territoire de Belfort Michel Dreyfus-Schmidt – pour qui il travaille comme assistant parlementaire – à interpeller le ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement. Sans succès.
Pourfendeur dès 1998 de « l’internationale révisionniste qui profite du média Internet », il met très tôt en garde contre les « habits neufs de la droite extrême ». Cette même année, il intervient à la fondation Jean Jaurès (think tank néoconservateur du PS) avec Michaël Prazan sur le thème « La mise en cause de la réalité de la Shoah : une passion partagée du Front national à Roger Garaudy. Quels objectifs ? Quels enjeux ? ».
En 1998 toujours, il rédige pour Marianne (dans lequel il intervient à plusieurs reprises) un plaidoyer intitulé Pour une réhabilitation de la pensée unique : il y défend l’idée que « le refus de tout projet commun et le ressentiment contre les élites » sont les véritables moteurs de la critique de la pensée unique...
TMF a également longtemps milité contre Radio Courtoisie (époque Serge de Beketch) : en 1997, alors chercheur au CNRS, il écrit au ministère de la Culture pour demander que le CSA interdise cette radio dont il décortique les émissions.
« Le projet est le même que celui de Maurras : rassembler les élites du pays pour reconstruire une droite intellectuelle et culturelle et fournir une nouvelle grille de lecture à tous les événements : sociaux, économiques, politiques... »
En 2004, il relie les soupçons sur la mort de Yasser Arafat à l’antisémitisme : « Difficile de ne pas lire derrière "l’opinion de la rue arabe" la réactivation du mythe millénaire du juif empoisonneur, mythe dangereux parce qu’essentiellement antisémite. »
En 2005, il signe dans Libération une tribune anti-Dieudonné intitulée « Nous sommes tous des juifs noirs » avec Emmanuel Maistre et Michel Taube.
Contempteur acharné de la « haine antisémite », TMF n’oublie pas de participer à la construction d’une société plus progressiste : pétitionnaire en faveur de l’accession de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, il s’engage également contre la peine de mort (il a été administrateur de l’association Ensemble contre la peine de mort jusqu’en 2007) et milite pour l’avortement. Il est ainsi membre du « comité scientifique » de la revue ProChoix fondée en novembre 1997 par Fiammetta Venner et Caroline Fourest. TMF est par ailleurs parrain de l’association Anticor, fondée par le magistrat Éric Halphen, et dont le but est de « réhabiliter la démocratie représentative, de promouvoir l’éthique en politique, de lutter contre la corruption et la fraude fiscale »...
Ces dernières années, TMF s’est fait le champion du concept de « nethique » autour des problématiques de la liberté d’expression, des fake news, du référencement et de l’algorithmique... Dans son viseur, E&R et les médias russes.
« Les fausses informations de Sputnik ou Russia Today notamment, tentent d’imposer leur lecture de l’actualité et de défaire l’Europe telle que nous la connaissons. »
En juin 2016, il est signataire de la tribune « La théorie du complot et les pompiers pyromanes » publiée par Libération.
Le 18 juin 2018, il participe à la table ronde Face aux fake – Les agences de presse face aux fake news, organisée par l’AFP et le syndicat des agences de presse audiovisuelles. Il y intervient sur le thème « Qui me dit quoi ? Pour qui ? Pour quoi ? » en compagnie de Ségolène Fossard, Thomas Huchon, Albert Moukheiber, Naïma Moutchou et Christophe Schmidt.
Généalogie
« Je ne m’appelle pas Pétain ou Laval. »
« Je serais dévasté qu’un journal puisse titrer "Le petit-fils de PMF vote Front national" ou que je suis un escroc. Je ne peux pas salir. »
Si l’extrême droite et l’antisémitisme constituent les invariants de la trajectoire de PMF, républicain intransigeant et secrètement blessé par la haine, ils jalonnent la vie de son descendant, traité un jour de "petit-fils de bradeur des empires".
Né à Bordeaux en 1970, Tristan Mendès France est le fils de Joan Horsley, scientifique reconvertie dans l’enseignement de l’anglais à Sciences Po Bordeaux et à l’École nationale de la magistrature, et de Michel Mendès France, polytechnicien, mathématicien spécialiste de la théorie analytique des nombres et enseignant à l’Université de Bordeaux-I.
Tristan Mendès France a une sœur : Margot Mendès France, épouse de Pierre Singaravélou, professeur en histoire contemporaine à l’université Panthéon-Sorbonne, spécialiste des empires coloniaux et de la mondialisation.
Tristan Mendès France est marié à Célia Trigano (de la famille Trigano, voir ci-dessus), petite-fille d’André Trigano, fille de Patrice Trigano, pour qui elle travaille dans sa galerie d’art en tant que « spécialiste en ventes internationales », et nièce d’Arnauld Champremier-Trigano... Tristan Mendès France et Célia Trigano ont un fils prénommé Milan.
Mais l’homme qui a tracé le sillon dans lequel s’inscrit TMF, son modèle, sa référence, est bien son grand-père paternel Pierre Mendès France, ancien résistant et ex-président du Conseil des ministres de la IVe République qui gouverna la France sept mois et dix-sept jours.
Pierre Mendès France est issu d’une vieille famille d’ascendance séfarade judéo-portugaise du nom de « Mendes de França », installée à Bordeaux, Rochefort, Louviers et Paris. Son premier ancêtre établi en France est Luís Mendes de França, arrivé du Portugal vers 1684 et établi à Bordeaux en provenance de La Rochelle. Son père, Cerf-David Mendès France, fondateur d’une entreprise de confection, était rigoureusement areligieux. L’affaire Dreyfus avait été la grande bataille de sa vie, qu’il avait vécue « moins en juif solidaire qu’en démocrate indigné », démocrate de gauche bien qu’il n’ait jamais adhéré à aucun parti politique. Sur le sujet des études de son fils, sa position était claire : le parcours sera laïc, de l’école communale au doctorat en droit. Évoquant son rapport au judaïsme en mars 1976 dans L’Arche, Pierre Mendès France se définit comme non religieux et non pratiquant et explique que, s’il se sait juif, « ce n’est ni un fait religieux ni un fait racial », mais « une sensation », « une sensibilité » « et donc une réalité ».
« Je suis athée, républicain français, mais je suis aussi très attaché au judaïsme. C’est comme ça… ».
Pierre Mendès France était aussi passionné par l’histoire des marranes et par les recherches généalogiques sur ses ancêtres, remontant jusqu’au XVIe siècle. Depuis 1935, il n’a cessé de rassembler une importante documentation, annotée et classée.
PMF était très curieux de ses ancêtres. Toute sa vie, il a collecté des documents les concernant. Le fruit de ses recherches, menées avec une méticulosité de chartiste, occupe plus de quarante cartons annotés de sa main, conservés aujourd’hui à l’Alliance israélite universelle (45, rue La-Bruyère à Paris, 9e).
Pierre Mendès France s’est marié deux fois : en 1933 avec Liliane Cicurel, artiste peintre (sœur de Raymond Cicurel, musicien, philosophe, militant des Jeunesses Loubavitch et disciple du talmudiste Monsieur Chouchani), et en 1971 avec Marie-Claire Servan-Schreiber (fille de la sénatrice Suzanne Crémieux, cofondatrice du journal Les Échos et journaliste pour le magazine « créé au service de Pierre Mendès France » par la famille Servan-Schreiber L’Express) qui était sa maîtresse depuis 1955.
Le premier fils de Pierre Mendès France et Liliane Cicurel, Bernard, est décédé sans descendance à l’âge de 57 ans. Il était marié à Mireille Fanon, fille du psychiatre et essayiste anticolonialiste Frantz Fanon, lui-même fils d’un inspecteur des douanes martiniquais franc-maçon.
Tristan Mendès France n’est donc pas seulement le petit-fils de Pierre Mendès France, il est également à la fois le petit neveu de Frantz Fanon et le neveu de Michel Cicurel (ancien président du directoire de la compagnie financière Edmond de Rothschild, administrateur de Bouygues Telecom et de la Société générale, membre du conseil de surveillance de Publicis) et d’Ilana Cicurel (avocate, membre du bureau exécutif de La République en marche, députée européenne, ancienne directrice générale de l’Alliance israélite universelle, proche d’Alain Finkielkraut).
Le second fils de Pierre Mendès France et Liliane Cicurel est Michel, père de TMF et président jusqu’à sa mort en 2018 de l’Institut Pierre-Mendès-France, tenu jusqu’en 2004 par Marie-Claire Servan-Schreiber...
Pierre Mendès France fut l’un des membres fondateurs en 1924 de la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (LAURS), un mouvement étudiant d’opposition à « l’extrême droite » (principalement l’Action française). Il est initié à la franc-maçonnerie le 19 mai 1928 à la respectable loge Paris. Député-maire en 1932, il devient sous-secrétaire d’État au Trésor dans le deuxième et éphémère gouvernement Léon Blum de 1938. Incarcéré et déchu de la nationalité française par le régime de Vichy en 1940 (pour désertion), il s’échappe en 1941 puis revient dans le jeu politique par l’intermédiaire des grands organismes internationaux : nommé au conseil d’administration de la Banque mondiale et du FMI, il représente ensuite la France au Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) et à la conférence de Bretton Woods. Le 18 juin 1954, quelques semaines après la défaite française à la bataille de Dien Bien Phu, il est investi président du Conseil des ministres de la IVe République.
Ses origines juives, ses positions sur la décolonisation et sa politique de fiscalisation des bouilleurs de cru font de Pierre Mendès France l’une des cibles favorites de l’extrême droite et du mouvement poujadiste. Pierre Poujade lui lance ainsi, en 1955 : « Si vous aviez une goutte de sang gaulois dans les veines, vous n’auriez jamais osé, vous, représentant de notre France producteur mondial de vin et de champagne, vous faire servir un verre de lait dans une réception internationale ! C’est une gifle, monsieur Mendès, que tout Français a reçue ce jour-là, même s’il n’est pas un ivrogne. »
Le 11 février 1958, il se fait violemment prendre à partie à l’Assemblée nationale par le jeune député d’extrême droite Jean-Marie Le Pen : « Vous savez bien, monsieur Mendès France, quel est votre réel pouvoir sur le pays. Vous n’ignorez pas que vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physiques ».
Réseaux
Tristan Mendès France est actuellement formateur à l’École des métiers de l’informations. Il enseigne cette matière en master dans trois facultés parisiennes (Diderot, Sorbonne Nouvelle et l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication).
Il est également administrateur de l’Institut Pierre-Mendès-France qui est hébergé par le Collège de France au 3, rue d’Ulm à Paris (5e).
Outre Mickaël Prazan et Arnauld Champremier-Trigano, TMF a énormément collaboré avec Alban Fischer. Ensemble, ils ont fondé dès 2006 blogtrotters.fr, premier site de « reportage participatif » autour du monde.
Et l’argent ? Les blogtrotters se débrouillent avec un mélange de subventions et quelques partenariats, comme avec l’INA pour le Tchad.
« Journaliste free-lance », Alban Fischer a fondé avec Arnauld Champremier-Trigano et Sophia Chikirou l’agence de communication Mediascop qui a coordonné l’ensemble de la communication du Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012. En 2013, Fischer et Champremier-Trigano cèdent leurs parts dans Mediascop à Chikirou... La même année, Fischer réalise une web-série humoristique intitulée L’Agence, coproduite par l’agence de presse et société de production CAPA (fondée par le sarkozyste et ex-trotskyste Hervé Chabalier et désormais aux mains de Bernard Zekri et de Fabrice Larue), appartenant au groupe TF1. En 2014, Alban Fischer est membre du comité éditorial de TEDxParis.
Depuis 2018, TMF – qui semble adorer les binômes – intervient en radio (France Inter) et en conférence en compagnie de Rudy Reichstadt, « chasseur de conspis » fondateur de Conspiracy Watch. Cet « Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot » créé en 2007 s’est professionnalisé en 2017 avec le soutien financier de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (fondation privée reconnue d’utilité publique présidée par Simone Veil puis David de Rothschild). Conspiracy Watch bénéficie également d’un « partenariat » avec la DILCRAH, cet organe de propagande et de censure gouvernementales rattaché au Premier ministre et promu par Manuel Valls. Au sein de son observatoire, Rudy Reichstadt travaille en tandem avec Valérie Igounet, une historienne spécialiste de « l’extrême droite » et du négationnisme. Reichstadt est également membre de l’Observatoire des radicalités politiques, dirigé par Jean-Yves Camus au sein de la fondation Jean Jaurès. Il a aussi été plusieurs fois invité aux « séminaires » de La Règle du jeu de Bernard-Henri Lévy et a écrit dans divers médias comme Rue89 ou ProChoix.
Avec Rudy Reichstadt, TMF a donc lancé en juin 2018 la plateforme Stop Hate Money, avec le soutien du Fonds du 11-janvier, rassemblement de fondations françaises qui considère que « le 11 janvier 2015 restera dans l’histoire comme la plus grande mobilisation nationale citoyenne, depuis la Libération ». Y participent notamment : la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la fondation SNCF, la fondation Chanel, la fondation Daniel et Nina Carasso (Danone)...
En parallèle de Stop Hate Money, TMF anime aussi le projet Ripost, qui entend utiliser les coupons publicitaires alloués par les plateformes internet (comme Google, Bing ou Facebook) à certaines associations.
« Le but est d’acheter certains mots-clefs polémiques sollicités dans les moteurs de recherche afin qu’ils renvoient à des liens vers des sites de fact-checking (vérification de l’information). »
De France Inter à la DILCRAH en passant par l’université, le réseau de TMF ne semble pas avoir de limites...
Au Quai d’Orsay, Tristan Mendès France décrypte les stratégies de communication des ambassades. Il montre comment, par exemple, celle de Russie à Londres gagne la bataille de la propagande.
Conclusion
Son obsession dépassant l’entendement et son réseau le lui permettant, TMF se permet de faire pression sur le gouvernement, sur les fournisseurs d’infrastructure informatique et sur des énormes sites de vente par Internet (FNAC, Amazon) pour que ceux-ci retirent des ouvrages à la vente de leurs inventaires.
Des livres complotistes proposés en premiers résultats quand on effectue des recherches sur le 11 Septembre ou le milliardaire George Soros ; des revues antisémites et des ouvrages négationnistes lorsqu’on tape certaines recherches contenant le mot « juif »... Le 2 septembre, le collectif Stop Hate Money publiait sur Twitter une liste de résultats très discutables obtenus par le biais du moteur de recherche du site de la FNAC. « Nous avons fait une batterie de tests avec des mots-clefs, en navigation privée », détaille Tristan Mendès France, fondateur du collectif qui vise à « limiter les finances des promoteurs de haine en ligne ». « Il ne s’agit pas d’interdire quoi que ce soit ; simplement de questionner la mise en avant faite par ces sites, et le fait que cela privilégie financièrement tel ou tel livre. Il y a un droit à la liberté d’expression, mais il n’y a pas un droit fondamental au maximum de visibilité. »
"Oui, ces sites peuvent réapparaître, mais contrairement aux idées reçues, ils ne réapparaîtront pas plus forts ailleurs", tempère Tristan Mendès France. Selon lui, "ils vont perdre en capacité de nuisance et de viralité". Or, "leur enjeu est de toucher le plus de monde possible. S’il faut passer par de la technicité pour y accéder, ils vont perdre toute leur visibilité."
Enfant d’un système oligarchique ultra-communautaire infiltré dans toutes les strates de la société française, Tristan Mendès France se sert aujourd’hui d’un outil venu des États-Unis (les « Sleeping Giants » promus par les homologues américains de TMF terrorisés par l’élection de Donald Trump) pour mener le combat qui l’anime depuis l’origine : la lutte à mort contre la « haine antisémite d’extrême droite ».
Non content que PayPal, Stripe, La Banque postale, BNP Paribas et Facebook (entre autres) aient chassé Alain Soral et E&R, TMF veut empêcher par tous les moyens le public de nous suivre et de nous soutenir. Son objectif est de faire basculer le premier site d’information indépendant de France dans la clandestinité (blocage des flux économiques et poussée vers le darknet), ce qui reste ironique pour un pro-migrants descendant de résistant...
Les nuisances de cet agent de persécution n’ont décidément d’égales que son sentiment d’impunité.
***
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renforcez l’insoumission française !
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