Jusqu’en février 2014, le plan Vigipirate comptait cinq niveaux, représentés par une échelle de couleur allant du blanc (pas de menace particulière) à rouge écarlate (risque avéré d’attentat majeur).
L’an passé, il a été décidé de le remanier une quatrième fois depuis sa création, en 1978, en adoptant une nouvelle signalétique correspondant à seulement deux niveaux. Ainsi, un triangle rouge bordé de noir portant le sigle « Vigirate » appelle à la vigilance. Et, dans le cas où il y aurait une menace précise ou un attentat commis, une pastille « alerte attentat » est ajoutée au logo.
Suite à l’attentat commis contre le siège de Charlie Hebdo et qui a coûté la vie à douze personnes (dont deux policiers), le Premier ministre, Manuel Valls a donc logiquement fait passer le plan Vigirate au niveau « alerte attentat » sur l’ensemble de la région Île-de-France.
« Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l’objet immédiatement d’une protection renforcée. Toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés dans le cadre du plan Vigipirate. L’ensemble des préfets, sur tout le territoire, ont consignes de renforcer la vigilance et de mobiliser les forces placées sous leur autorité », a expliqué Matignon, dans un communiqué.
Le passage au niveau « alerte attentat » ne peut être que limité dans le temps. Il vise notamment à mettre tous les moyens nécessaires pour « identifier, traquer et interpeller les auteurs » de l’attaque contre Charlie Hebdo, comme l’ont fait valoir les services du Premier ministre.
Le plan Vigirate comporte trois cents mesures dont une centaine sont confidentielles pour des raisons évidentes de sécurité. Sans entrer dans les détails, elles prévoient l’activation de cellules de crise, la mise en alerte de capacités d’intervention, l’interdiction de stationnement aux abords de bâtiments, notamment scolaires, le renforcement des contrôles (personnes, détection d’explosifs) ou encore une sollicitation accrue des forces armées. Il est également prévu une interdiction des grands rassemblements… Sauf que de nombreux sont prévus pour témoigner un soutien et rendre hommage aux victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo.
Avant l’attentat de ce 7 janvier, 1 300 militaires étaient déjà mobilisés dans le cadre du plan Vigipirate.