Face à la crise ukrainienne et aux menées russes en Crimée, les quatre pays du groupe de Visegrad (V4), à savoir la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie, ont signé, le 14 mars, un pacte militaire dont l’objet est de coordonner leur stratégie de défense et de créer une unité de combat commune dans le cadre de l’Otan et de l’Union européennne, deux organisations dont ils sont tous membres.
Le V4 a vu le jour en 1991 à Visegrad, en Hongrie. Son objectif était alors de coordonner les efforts des quatre pays membres en vue de leur adhésion à l’Union européenne, effective depuis 2004. Trois d’entre eux (Pologne, Slovaquie et Hongrie) ont une frontière commune avec l’Ukraine ?
"La situation actuelle en Europe illustre que malheureusement, un conflit militaire, impensable il y a peu, pourrait avoir lieu", a fait valoir Tomasz Siemoniak, le ministre polonais de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée à Visegrad.
Les évènements en Ukraine ont souligné l’importance "d’une coopération plus dynamique" entre les quatre pays de Visegrad au sein de l’Otan et de l’Union européenne, a-t-il ajouté. La veille, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Janos Martonyi, avait expliqué que le V4 était "particulièrement vulnérable face à la situation ukrainienne".
Concrètement, cette coopération "plus dynamique" prendra la forme d’exercices militaires commun mais aussi d’une coordination des dépenses militaires des quatre pays membres du V4. Enfin, l’unité de combat dont il est question de mettre sur pied devrait compter 3 000 hommes et être opérationnelle à partir de 2016. "Elle devrait fonctionner comme une unité régionale au sein des opérations de l’UE ou de l’Otan", a précisé Csaba Hende,le ministre hongrois de la Défense.
Par ailleurs, et alors que la Russie a lancé de nouvelles manoeuvres militaires à sa frontière avec l’Ukraine, avec 4 000 hommes d’unités de parachutistes, 36 avions et environ 500 véhicules, Kiev a décidé la création d’une garde nationale destinée à prêter main forte aux forces armées, dont les effectifs s’élèvent à 130 000 soldats, dont 50% de conscrits.
Placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, elle pourrait compter jusqu’à 60 000 membres répartis en groupes "d’autodéfense". Déjà 40 000 volontaires se seraient déjà manifestés.
Voir aussi, sur E&R : L’adhésion de la Géorgie à l’OTAN : une perspective incertaine