« En 1988, il a déclaré à la Deutsche Press Agentur : "Dans le cas où je serais réincarné, je voudrais que cela soit en virus mortel, pour aider à résoudre le problème de la surpopulation." » (Gala)
Décidément, la presse mainstream n’aura pas attendu le délai décent de 40 jours après la disparition du prince Philip pour l’attaquer sur son esprit mal placé. En effet, le mari de la reine Elisabeth II était expert en blagues controversées, révèle le journal régional champenois L’Union. Le prince s’en est allé à 99 ans, comme quoi la mal-pensance, ça conserve ! Message envoyé à tous ceux qui veulent vivre vieux.
Malgré sa répugnance devant ces traits d’humour interdit par le progressisme, le quotidien a réussi à classer les affreuses blagues en trois petits tas : le tas sexiste, le tas raciste et le tas grossiste, pardon, grossophobiste. Pour Libé, il s’agit de « gaffes » (car pour le journal socialo-sioniste, on ne peut pas proférer de telles horreurs sans être malade de la tête).
Entrons maintenant dans le musée des horreurs. Commençons par les femmes, à tout seigneur tout honneur.
- À une jeune femme qui lui offre des fleurs, en 1984 au Kenya, il lance : « Merci Madame... Vous êtes bien une femme, n’est-ce-pas ? ».
« Je me ferais arrêter si j’ouvrais la fermeture éclair de cette robe », s’amuse-t-il auprès d’un policier, en avisant une jeune femme blonde moulée dans une robe rouge zippée sur le devant, en 2012.
Passons au racisme. Là, il semble que le Philip s’en est donné à cœur joie.
- « On dirait que vous êtes prêt à aller au lit ! », lance-t-il en 2003 au président nigérian Olusegun Obasanjo, vêtu d’une tenue traditionnelle.
« Ne restez pas trop longtemps, sinon vous allez avoir des yeux bridés », recommande-t-il à des étudiants britanniques en stage en Chine en 1986.
« Vous vous battez toujours à coups de lances ? », demande-t-il à un Aborigène lors d’une visite en Australie en 2002.
« Donc, vous avez réussi à ne pas être mangé ? », lance-t-il en 1998 à un étudiant revenant d’un trek en Papouasie Nouvelle-Guinée.
À propos d’un compteur électrique vieux et défectueux lors d’une visite dans une usine écossaise, en 1999, il avance : « Il a sans doute été installé par un Indien ».
Mais Phil s’en est aussi pris à la plèbe et aux handicapés !
Pendant la récession de 1981, il dit des chômeurs : « Je ne comprends pas : d’abord ils disent qu’ils veulent plus de loisirs, et maintenant ils se plaignent d’être sans emploi ».
« Combien de personnes avez-vous fauché ce matin avec ce truc ? », demande-t-il à une personne en fauteuil roulant, à Londres en 2012.
L’orchestre d’une école de jeunes élèves handicapés l’accueille en musique au Pays de Galles en 1999. Il lance aux malentendants : « Sourds ? Ca ne m’étonne pas que vous le soyez si vous écoutez ça souvent ! ».
Enfin, le pire arrive : la grossophobie, croisée avec la gossophobie !
- « Tu ne pourras jamais voler là-dedans, tu es trop gros », affirme-t-il en 2001 à un adolescent de 13 ans qui rêve de devenir astronaute.
Toute l’équipe de la Rédaction d’E&R se joint à L’Oignon et à LibéraSion pour condamner post mortem ces propos inqualifiables, qu’on va quand même qualifier de grosso-racisto-sexistes. Il manque antisémite mais on n’a pas trouvé, ou alors le prince était méfiant.
On réexplique le principe à ceux qui n’auraient pas compris : on n’a pas le droit de se moquer des personnes discriminées. Ce qui veut dire, en creux, qu’on doit se moquer seulement des personnes discriminantes ?, demande une petite voix au fond de la salle. Euh, oui, mais tu dois faire attention à ce que les personnes discriminantes, qui tiennent la justice et les médias par enchantement, n’en profitent pas pour faire des procès à tire-larigot et piquer tous tes sous ainsi.
L’humour imbattable de Tristan Mendès
« C’est probablement l’une des théories du complot les plus répandues au monde, et qui affirme que la famille Rothschild contrôlerait secrètement l’économie de la planète. C’est évidemment un dérivé du vieux mythe antisémite qui associe juif et argent. »
Par exemple, il ne nous viendrait jamais à l’idée de nous moquer de l’extraordinaire chronique du brillantissime Tristesse Mendiant sur France Inter.
En soi, ce serait drôle, mais dans le contexte actuel, cela pourrait nous coûter (trop) cher : nous ne disposons pas de la surface financière de Mediapart, par exemple, qui a les moyens de salarier l’incroyable Marine Turchi.
Donc on peut plus vanner sur rien ?, relance la petite voix. Effectivement, ni sur les discriminés ni sur les discriminants. L’humour est totalement interdit... sauf l’humour Gad Elmaleh, bien entendu, qui évite soigneusement ces deux sujets.
Mais qui tombe dans le plagiat, lance la petite voix qui commence à nous mettre dans l’embarras.
Comme quoi, mieux vaut être voleur qu’humoriste !