Avant, l’Humour et la France ne faisaient qu’un. On avait de sacrés champions de l’humour, qui se moquaient de tout avec talent, ou qui faisaient rire de tout, et particulièrement du ridicule, du pouvoir, et des pleureuses.
Aujourd’hui, le cahier des charges de cette production typiquement humaine s’est nettement alourdi, et des « représentants » jamais élus de la « société civile » décident de ce qui est drôle et ce qui ne l’est pas.
Les vrais humoristes se battent, les autres s’adaptent, ou se couchent, avec une souplesse vertébrale qui étonne même les ostéopathes. Un phénomène se dessine, au milieu de cette autocensure nationale, car théoriquement, rien ne nous empêche de nous foutre de la gueule de qui on veut, si toutefois ce n’est pas diffamant. Et là, ça devient du Droit, et c’est plus rigolo du tout. Le phénomène ? Plus l’humour est corseté, encadré, ou interdit, plus l’actu devient risible. Comme si la Nature nous punissait de ne pas pouvoir déconner librement, en exerçant notre liberté d’expression.
On devrait alors placer dans la catégorie Humour les délires de Najat Hollande-Belkacem, les sorties de Nadine Morano, les vibratos de Manuel Valls, et les trémolos agités de hoquets de rage des membres influents de la communauté régnante qu’on n’a pas le droit de nommer sous peine de perte d’emploi et d’amis.
Car tout cela est éminemment risible, sauf que le pouvoir, lui, n’a plus envie de rire, on dirait. Des îlots de rigolade perdurent, mais à l’image de la calotte glaciaire, leur superficie diminue d’année en année. A ce rythme, il faudra attendre le catalogue annuel de la LICRA pour savoir les sujets abordables, et les sujets inabordables.
Ce n’est qu’un mauvais moment à passer
Mais ne jouons pas aux cons : tout le monde sait très bien, sous le manteau en France, qu’on n’a pas le droit de plaisanter avec la « question juive » (Quand est-ce qu’on mange ?), avec le pouvoir sioniste, ou avec les intellectuels de confession juive qui dirigent la baraque.
On peut se foutre de Nardine Morano, du pape, des beaufs (voir schéma ci-dessus), mais pas touche au dessus du panier. Cahier des charges que les dessinateurs de Charlie Hebdo avaient très bien intégré, en faisant semblant de jouer avec les limites. Malheureusement, ils n’ont jamais abordé ce chapitre interdit, pourtant le plus excitant de tous.
Nous, à E&R, entretenons la flamme de l’insolence française, mélange d’esprit gaulois et de génie français. Et on dit ça sans fierté excessive : ce pays, qui a donné tant de talents, ne peut pas, n’a pas le droit de se taire, et d’éteindre sa liberté d’expression, sous prétexte d’une petite peur passagère générée par un cabinet noir planqué derrière l’Elusée.
Un pays ne peut avancer avec la crainte chevillée au corps. Un coureur de 10 000 ne peut pas se lâcher s’il court avec la peur du claquage. La France est en train de perdre beaucoup, économiquement, mais aussi moralement, et le moral d’une Nation, c’est l’essentiel. Ça change tout. Les adeptes de la Bourse le savent : un moral élevé fait se projeter dans l’avenir, investir, prendre des risques, et mobilise toute l’énergie disponible, et plus encore.
En ayant peur, la France n’avance plus, les gens n’osent plus se parler franchement, de peur de passer pour des « fascistes » aux yeux de leurs amis, qui eux-mêmes se posent des questions… en silence. Bonjour l’atmosphère de paranoïa, de méfiance et de surveillance qui vient d’en haut. Le roman de Zamiatine, Nous Autres, avec ses murs transparents, la transparence généralisée – c’est-à-dire la délation automatique –, n’est pas loin. Quelle dérigolade.
Le travail salutaire d’E&R, qui défriche dans l’adversité et ouvre des voies, sera salué un jour, on n’en doute pas une seconde. C’est toujours la même histoire, d’ailleurs, avec les défricheurs. On sait très bien que passeront derrière nous, ensuite, quand la bataille sera finie, les hordes de ceux qui regardaient ailleurs, ou qui nous jetaient des pierres.
Non, ce n’est pas une pleurnicherite contractée, juste un trait de lucidité. Parfois, on envie les autres pays occidentaux, qui n’ont pas ces problèmes de Terreur politique. Le mot est trop fort ? Il n’y a pas de guillotine, mais certains nous la promettent. On prend ça comme un compliment, et un encouragement à continuer sur une voie dangereuse, mais exaltante.
En attendant la Libération, souvenez-vous que le simple dessin ci-dessus a déclenché les foudres de la dominance et vu E&R poursuivi en justice. Ne voit-on pas, chaque jour, dans "nos" médias, des choses plus laides, plus tristes, plus vulgaires ?
Vive E&R, vive la liberté d’expression (et pas seulement de BHL), vive la France libérée (un jour).
Et n’oubliez pas de vous procurer l’affiche pendant qu’il en est encore temps !