En 1975, Jacques Attali évoquait l'autogestion, le partage collectif de la responsabilité sur ce qu'il faut produire, contre le gaspillage catastrophique, inégalitaire et dramatiquement absurde des ressources. @jattali, vous vous en souvenez ? Et après, que s'est-il passé ? pic.twitter.com/9mwkOWDUfJ
— Ludivine Bantigny (@LBantigny) August 12, 2023
Rien ne vaut un ART (un auto-retweet) quand on s’appelle Jacques Attali, dit le Mage Jacquadit. Rappelons quand même que ce sont ses 300 propositions sous la présidence du pantin Sarkozy en 2007 qui ont foutu la France dans le merdier où elle se débat actuellement. Voici la réponse du Mage au tweet accusateur :
Après ? Publier 80 livres, créer 4 institutions internationales, participer à deux victoires de la gauche, avec des réformes économiques, fiscales, sociales, culturelles majeures que nous n’avons jamais remis en cause. Ensuite ? Creuser le même sillon. On en parle quand vous voulez.
Outre la faute d’orthographe, tout est faux dans cette série d’affirmations. Par exemple, les « réformes majeures » n’ont été que des clous plantés dans le cercueil de la France sociale et nationale.
Les tweets de la critique du Mage n’étant pas lisibles directement, vous pouvez lire le thread de Ludovine ici.
On comprend qu’Attali a promis aux Français, à travers 4 présidents successifs, exactement le contraire de ce qu’il a imposé.
J. Attali qui, en 2007, à la tête de la "commission pour la libération de la croissance française", proposait avec E. Macron de
• revenir sur le principe de précaution pour ne pas freiner la croissance
• instaurer des fonds de pension
• diminuer la fiscalité de la finance… pic.twitter.com/rONzxLeNjl— Ludivine Bantigny (@LBantigny) August 12, 2023
Attali, c’est la dérégulation totale de la France sur ordre de la Banque, une dérégulation qui produit du chaos social, de la paupérisation économique et un enrichissement sans précédent de la Banque, qui vit sur la dette, grassement, sans bouger son gros cul.
Les économistes de gauche honnêtes le diront autrement, plus universitairement, mais au bout du compte, c’est la réalité. L’attalisation de la France a rendu la vie plus dure à la majorité de nos compatriotes, qui n’ont pas saisi l’importance du temps long, car tout a été progressif et caché.
C’est ce que résume Ludivine ici, avec des mots choisis :
Réponse de J. Attali.
Justement les "réformes" en question sont allées dans le sens du marché, de la compétitivité et de la rentabilité du capital. À mille lieues de l'alerte lancée en 1975 pour une autogestion égalitaire des ressources contre leur dilapidation au nom du profit. pic.twitter.com/6Anb7Zxh1X— Ludivine Bantigny (@LBantigny) August 13, 2023
1975, c’était avant qu’Attali ne cornaque le socialiste Mitterrand
pour le compte de la Banque et du Marché
En 2008, au moment du lancement des violentes frappes Attali-Sarkozy contre le peuple, le député socialiste Arnaud Montebourg semble coincé idéologiquement : il ne peut pas remettre en question l’idéologue en chef d’un PS libéralisé. Mais il a déjà calculé que les classes moyenne et populaire allaient payer le prix fort de ces « réformes » (source : JDD) :
« Le rapport propose l’augmentation de la TVA et de la CSG. C’est un rapport qui donne en quelque sorte un soutien à M. Sarkozy dans ses préparatifs qui ont déjà été tant de fois annoncés puis différés. Cependant, il y a un certain nombre de propositions qui sont tout à fait intéressantes qui réforment les structures de notre économie. Toutes ne sont pas à conserver mais un certain nombre sont intéressantes. Nous sommes assez ouverts à la discussion sur ce rapport même si nous avons compris qu’il y a une opération politique qui se prépare de grande ampleur visant à relever sur les classes moyennes et classes populaires toute la fiscalité qu’on vient d’abaisser sur les classes supérieures. »
Heureusement, la droite et la gauche qualifiées d’extrêmes (par les larbins de l’oligarchie) ont eu une réaction au niveau.
Jean-Claude Sandrier (PC), président du groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR) :
« C’est invraisemblable de soumission à l’ultralibéralisme. C’est un abandon des valeurs de la gauche, de la justice sociale. Je trouve qu’on recule d’un siècle et demi avec ce rapport. Je trouve que c’est triste de sombrer ainsi, de ne pas résister à une société dont chacun voit qu’elle se délite et au contraire de vouloir accélérer le mouvement. »
Le Front national :
« Le rapport “Attila”, c’est “l’outing” : ça y est, la gauche bobo et la droite financière se sont alliées et enfin, aux yeux de la France, on voit qu’ils sont tous les deux pour la dérégulation totale, l’ultralibéralisme délirant, celui qui va mettre la France entre les mains des grands groupes. »
Et la Ligue communiste révolutionnaire :
« À la tête d’une commission largement squattée par les patrons, Jacques Attali n’a pas fait dans la médecine douce. Sa potion pour libérer la croissance est un remake, en plus "hard", des politiques libérales. Contre une telle politique, la riposte des salariés, de l’ensemble de la population, doit être maximum. »
Les chiens ont aboyé, la caravane attalienne est passée. En 15 ans, Attali et ses « actionnaires » ont démembré, découpé, revendu le pays.