On ne voudrait pas manquer de respect à Claire Chazal mais dans son émission culturelle Entrée libre du 19 décembre 2017, dans laquelle elle invite l’humoriste Jamel Debbouze, l’ex-speakerine de TF1 a l’air de penser que Jamel devrait jouer un rôle de calmant « pour une certaine catégorie de la population » un peu bouillonnante dans laquelle sont issus les terroristes français.
On traduit, pour les malcomprenants : Jamel, leader malgré lui de la communauté arabe ou musulmane – et là on se place dans la tête de Claire – devrait user de son influence pour calmer les velléités terroristes de ses semblables, qui se recrutent tous dans sa propre communauté.
Dans le genre amalgame de la mort, on ne peut pas faire mieux, ou pire. D’ailleurs Jamel accueile la question/accusation comme un coup de poing dans la gueule. On applaudit le comédien qui reste de marbre face à une telle responsabilisation voilée, involontaire ou inconsciente.
Il est évident maintenant, et on ne reviendra pas dans cet article sur les zones très obscures des attentats de 2015-2016 en France, exécutés par des djihadistes venus des terrains irako-syriens, des attentats on le rappelle sans commanditaires, que l’objectif de ces tueries est de monter les Français contre les musulmans français et plus globalement les Français contre les Arabes ou les immigrés.
Si personne ne peut nier que les exécutants sont issus de l’immigration nord-africaine, à quelques exceptions près, la plupart étaient nés en France et sont morts en France sous les balles de la BRI ou du RAID. Il y a là un problème de poids. Mais qui peut croire que des terroristes issus de la délinquance, âgés de moins de 30 ans et parfois de moins de 25 ans, sont capables d’organiser une opération de guerre en plein Paris, une des villes les plus fliquées de France ?
Quand on voit, à partir des témoignages des survivants et des victimes le niveau intellectuel des terroristes en question, on peut se poser des questions. Appuyer sur la gâchette d’une kalachnikov devant des innocents est une chose – même si elle est atroce –, organiser une opération de guerre multisites en est une autre. Les seuls à profiter de ces morts et de ces blessés sont ceux qui ont intérêt à ce que les deux communautés précitées soient montées l’une contre l’autre.
Tout est fait, et on voit le pitoyable et dangereux Valls à l’œuvre, pour que les Français considèrent les musulmans comme coupables de crime contre l’humanité française. Qui a intérêt à ce travail de division ? C’est la vraie question, et la réponse ne se trouve ni dans la communauté française non immigrée, ni dans la communauté française immigrée, qui n’ont aucun intérêt à se faire la guerre.
Et Jamel Debbouze et Yassine Belattar, pour ne prendre que ces deux « exemples », sont obligés de donner des gages de francité aux rerésentants des médias dominants. Jamel devant Claire Chazal, l’entretien ressemblant à une convocation de l’Autorité, et Yassine Belattar devant les journalistes du Monde.
Voici la réponse de Jamel à Chazal :
« Je le dis souvent mais c’est schizophrénique d’avoir le sentiment d’être étranger dans son propre pays, on a le sentiment qu’on doit en faire encore deux fois plus et qu’on doit se justifier deux fois plus »
Et la réponse de Belattar au Monde, un entretien intitulé « Je suis hyperfranchouillard » :
Il rigole maintenant, en désignant des yeux son ventre, moulé dans son pull : « Je me suis embourgeoisé et ça se voit ! Quand on gagne de l’argent, nous les Arabes, on devient pâteux. » À l’intérieur, un bruit de fond joyeux mais assourdissant. On s’installe à l’étage, plus clair, plus calme. Il faut encore trouver un chargeur, brancher une lampe supplémentaire pour la photo et passer les commandes – pour lui, ce sera un café et un Coca, en même temps oui, merci. Il est 19 h 15 quand on pose enfin la question : alors, cet article de Marianne ? Yassine Belattar répond posément : « Factuellement, il est faux. Selon la journaliste, mon spectacle serait antisémite. Je pose la question humblement : tous les autres spectateurs, tous les autres journalistes, nombreux, venus au spectacle, eux n’auraient pas vu l’antisémitisme ? Ou pire, seraient complices ? »
En 2017, en France, les Français d’origine arabe, maghrébine ou immigrée sont encore obligés de se faire passer aux yeux des médias pour des personnes « normales », non dangereuses, non terroristes, non antisémites !
Où l’on comprend que le « terrorisme » a quelque chose à voir avec l’« antisémitisme » dont les médias accusent en permanence les Français non immigrés et les Français immigrés, les chrétiens et les musulmans, ces deux communautés qu’« on » essaye de monter l’une contre l’autre...