Accusés de tentative de putsch contre le secrétaire départemental, Jacques Colombier, des élus du Front national de Gironde ont été écartés du parti.
Leurs noms ont subitement disparu du site Internet de la fédération girondine du Front national, ces derniers jours. Têtes de listes FN-Rassemblement Bleu Marine aux dernières municipales à Cabanac-et-Villagrains, en Sud-Gironde, et à Lormont, Damien Obrador et Jean-Baptiste Defrance, deux jeunes d’une vingtaine d’années encore étudiants, sont conseillers municipaux d’opposition dans ces communes mais devenus personae non gratae dans la liste des élus que compte le FN dans le département.
Le premier vient d’être suspendu du parti d’extrême droite pour une durée d’un an ; le second en a été exclu définitivement. Un troisième a eu droit à ce dernier traitement : le responsable du FNJ 33, l’antenne girondine du Front national de la jeunesse, Jean-David Eyquem. En mars dernier, il devait mener une liste frontiste à Saint-Jean-d’Illac, mais avait abandonné à quelques jours du premier tour sous la pression de colistiers qui affirmaient avoir été inscrits à ses côtés à leur insu.
Tentative de putsch ?
Ces sanctions ont été prononcées suite à une convocation des trois hommes devant la commission des conflits, fin octobre, au siège du FN, à Nanterre. Et sont liées à des accusations de tentatives de déstabilisation du secrétaire départemental, Jacques Colombier, un proche de Bruno Gollnisch. Ce dernier dénonce d’ailleurs un véritable coup tordu du trio. « Ils ont saboté la réunion organisée en mai dernier dans les locaux bordelais du Front national à l’occasion de la venue de Louis Aliot dans le cadre de la campagne des Européennes. »
Eyquem, Defrance et Obrador sont accusés d’avoir dévissé des ampoules dans la salle où il devait tenir une conférence de presse ou encore d’avoir discrètement installé, bien évidence dans la bibliothèque, des livres de Bruno Gollnisch et de Jean-Claude Martinez, deux hommes loin d’être les meilleurs amis de M. Aliot : le premier s’est présenté à la présidence du parti contre Marine Le Pen en 2011 ; le second a été exclu du FN après s’être présenté contre M. Aliot aux Européennes de 2008.
Autres mauvaises blagues imputées aux trois jeunes militants et rapportées à la commission des conflits : avoir organisé le débarquement imprévu, lors de la réunion, de vieux frontistes encombrants, obnubilés par les théories du complot, et surtout antisémites et antimaçonniques ; ils seraient encore soupçonnés d’avoir aromatisé le vin aux laxatifs…