Les YouTubeurs vont être obligés de revoir la façon dont ils gagnent de l’argent. Ces stars du Web, qui vivent à la fois de la publicité générée par l’audience Internet de leur chaîne, mais aussi souvent de contrats passés en direct avec les marques, sont dans le viseur de la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF).
- Séance de dédicaces de la YouTubeuse beauté EnjoyPhoenix, à Lyon en juin 2015.
Martine Pinville, secrétaire d’État au commerce, à l’artisanat et à la consommation, avait annoncé, en décembre 2015 qu’elle se pencherait sur leurs pratiques. « Nous avons démarré l’enquête en début d’année », a indiqué Nathalie Homobono, la directrice de la DGCCRF, à l’occasion de la présentation du rapport annuel de la direction.
Relation commerciale
Le principal reproche fait aux YouTubeurs concerne le fait qu’ils puissent être payés par une marque pour parler de ses produits sans mentionner explicitement cette relation commerciale. « À l’image de faux avis de consommateurs, il s’agit d’une pratique commerciale trompeuse », dit un enquêteur. Et même si les déclarations de décembre 2015 du secrétariat d’État au commerce avait découragé les ardeurs de certains YouTubeurs et en avait encouragé d’autres à revoir leurs habitudes, plusieurs seront sanctionnés « avant l’été », dit-on à la DGCCRF.
Les enquêteurs se sont notamment intéressés à une dizaine de YouTubeurs qui ont perçu, en fonction de leur notoriété, des sommes comprises entre 20 000 et 100 000 euros pour chanter les louanges d’une marque de voiture, sans faire mention de la relation contractuelle qui les liait au constructeur. Pour cette publicité dissimulée, la DGCCRF, peut imposer des amendes allant jusqu’au montant perçu par l’auteur des faits.