Un mètre cinquante de talent et d’énergie, aux possibilités musicales quasi illimitées : pop, funk, rock, RnB, rien ne lui résistait. Le chanteur, danseur, musicien et compositeur Prince s’est éteint ce 21 avril 2016.
Le natif de Minneapolis adorait Paris, où il jouait devant un cercle d’adorateurs conquis, aimait ses danseuses, filmait pendant ses concerts les spectateurs les plus « hype », c’était une véritable bombe de scène, qui jouait de tout, plus de quinze instruments, claviers, chantait, dansait, batterie, basse, guitare, un homme-orchestre, une pile humaine.
Comme Sly Stone ou Jimi Hendrix, il touchera le ciel et ne redescendra pas d’un délire mystique, donnant sur scène du « god » à tout va. Sinon, ses chansons tournaient autour d’éternelles histoires d’amour. Sa virtuosité ne l’a pas empêché de produire des morceaux sirupeux pour les jeunes Américaines. Quand on peut tout faire, on peut même s’amuser à pondre de la variété.
Ses morceaux d’instrumentiste sont beaucoup plus élaborés que ceux de Michael Jackson, à qui on l’a beaucoup comparé dans les années 80. Dans Batman, il injecte quatre thématiques, quand d’autres se contenteraient d’une seule. Prince, doté d’un appétit créatif illimité, voulait être partout, couvrir tout l’astre musical avec ses compositions. C’est pour ça qu’il a été moins populaire que Michael Jackson (malgré ses 100 millions de disques vendus et ses 39 albums), alors qu’il était plus musicien dans l’âme. Trop de complexité peut décontenancer le public.
Son exigence artistique l’a logiquement conduit à se brouiller avec les majors musicales (Warner), à refuser les albums faciles, et à jouer dans des petites salles de 1 000 places, alors qu’il aurait pu « faire des stades ».
Les médias, toujours un peu largués au niveau technique, relateront ses « love stories » avec ses danseuses, à la plastique toujours explosive. Mais Prince a su s’entourer de femmes de talent, à l’image de Wendy et Lisa, une bassiste et une percussionniste, ses partenaires musicales.
Le clip du film Batman en 1989, qui résume, si l’on peut dire, l’étendue du talent de Prince :
Prince a marqué les années 80 avec Purple Rain et ses 22 millions de disques vendus, le pic commercial de sa carrière, suivi du somptueux Kiss (1986) :
She’s always in my hair, un son très hendrixien :
Et voici Cream :