Après le débat tragi-comique de France 2 de jeudi 17 novembre 2016, où Jean-Pierre Elkabbach est parti en sucette en direct, devant un Pujadas médusé qui n’a pas réussi à tenir ses troupes, le vote du (probable) finaliste de la présidentielle 2017 fait l’objet de toutes les manipulations.
Charline, l’amuseuse de France Inter, se demande chez Yann Barthès « mais qu’est-ce qu’il fout encore là Jean-Pierre Elkabbach » :
Avec les pantins inconscients de l’oligarchie (Charline se pense résistante), on retombe toujours dans la sottise. Quand Barthès demande comment elle se prépare pour la venue de Marine Le Pen dans l’émission politique de France 2 (à 4’25), voici ce que Charline répond :
« Il y a une tradition en Belgique à laquelle j’adhère, qui est de ne pas donner la parole à l’extrême droite... Alors je vais réfléchir à ce que je ferai parce que j’ai pas envie de rire avec elle, j’ai pas envie non plus de tomber dans ce piège évidemment je suis bien-pensante... Mais ça sera pas comme pour les autres parce que je suis pas favorable à ce qu’il y ait un traitement normal de l’extrême droite, on ne peut pas traiter l’extrême droite comme on traite les autres partis... »
Après cette séquence, c’est Patrick Liste Noire Cohen qui va donner une leçon de déontologie à Jean-Pierre Elkabbach, le papa de tous les journalistes-système, formateur, entre autres, de la sensuelle Léa Salamé (remplacée en dernière minute par Nathalie Saint-Cricq, jugée plus limitée, donc plus contrôlable). On aura tout vu !
Une élection piège
De Gaulle l’avait déjà dit : une primaire risque d’éliminer le choix populaire. Et briser cette rencontre entre un homme et un peuple.
Les sondages s’en mêlent logiquement. Ils ont « appelé » à voter Juppé dès que les noms des sept protagonistes ont été connus, ont enfoncé Poisson tout en le consacrant – sans le vouloir – vedette populaire de cette primaire, ont enterré Fillon, dézingué Sarkozy sur ordre de François Hollande, bien aidés en cela par Mediapart, qui a relayé tous les dossiers possibles (s’ils avaient pu trouver un vol de bonbon du petit Nicolas à 6 ans ils l’auraient fait).
Bref, avec les bataillons de militants FN qui vont aller plonger le bulletin « Fillon » dans l’urne, ainsi que les courbes donnant une chance inespérée à Fillon de figurer en finale le dimanche 27 novembre 2016, cette pré-présidentielle présente toutes les caractéristiques d’un vote trucable.
Plutôt d’un vote multimanipulable. Les médias font leur travail d’orientation du grand public, les partis et leurs tendances jouent leurs cavaliers, mais les réseaux sociaux ont leur mot à dire. Depuis l’élection surprise de Trump, les corps constitués se rongent sangs et ongles avant toute nouvelle échéance : qu’est-ce que le peuple va encore nous préparer comme connerie ?
Pendant ce temps-là, le petit Poisson développe dans Le Point un argumentaire cohérent pour convaincre les trois millions d’électeurs attendus ce dimanche :
Je suis le seul candidat chrétien-social, qui assume une droite qui marche sur ses deux pieds : conservateur d’un côté, social de l’autre.
Je suis le seul candidat souverainiste à cette élection. J’ai toujours refusé, invariablement, de voter la succession de traités qui ont soumis une grande partie de notre législation à l’Europe et ont donné les clefs de notre budget à Berlin et à la Commission européenne.
Je suis le seul candidat qui place le respect de la vie et de la dignité humaine, de la conception à la mort naturelle, au cœur de son projet.
Nous devons d’urgence assumer notre histoire, notre culture, notre identité, transmettre l’amour de la France aux jeunes générations : c’est ce qui permettra de retrouver la cohésion sociale et de lutter contre toute forme de communautarisme et de fondamentalisme.
Je suis le seul candidat qui refuse l’ultralibéralisme. Unique candidat ayant été chef d’entreprise, je sais qu’il est possible de mettre l’économie au service de l’homme, au lieu de faire l’inverse !
On sent comme un parfum de récupération des thèses E&R !
Finalement, on sait tous que l’oligarchie a déjà choisi le futur président. Pas forcément son nom, mais son appartenance : il sera du parti de l’Alternance, sauf si la scission du FN n’a pas lieu. Longtemps attaqué de l’extérieur, le FN l’est désormais de l’intérieur, où une force centrifuge le rapproche de la droite républicaine. Cette dernière arrivera-t-elle à décrocher le morceau « libéral » du FN, laissant le morceau « social » à un FN de gauche, post-communiste, ou la puissance du FN cassera-t-elle finalement la droite en deux morceaux, l’un traditionaliste et souverainiste, l’autre libéral et centriste ? C’est tout l’objet de l’évolution politique de ces cinq prochains mois...
Quant à Sarkozy, il jouait vendredi 18 novembre 2016 son ultime chance de faire basculer la demi-finale en sa faveur. Invité de Frédéric Haziza sur une radio communautaire, il a promis tout ce qu’il a pu : à 32’58 il veut être plus anti-antisioniste que Manuel Valls – ce qui n’est pas peu dire –, à 36’58 il se fait plus bibiste que Netanyahou sur Israël et Jérusalem, et enfin, à 37’21, Haziza nous offre un joli lapsus...
Et l'Oscar du Meilleur Acteur revient à....... pic.twitter.com/yhwEaiZ1LO
— Konbini France (@KonbiniFr) 18 novembre 2016