Vendredi 8 avril au soir, à quelques heures du début de la trêve électorale, de nombreux Français de confession juive ont eu la surprise de recevoir, par SMS, un message signé d’Éric Zemmour. « Pourrons-nous vivre en paix encore longtemps en France ? (…) Vos enfants comptent sur vous », y écrivait le candidat du parti Reconquête ! à l’élection présidentielle.
À l’intérieur de ce message, un lien renvoyant vers un site de la campagne du polémiste d’extrême droite contenant un long texte, intitulé « Message d’Éric Zemmour aux Français de confession juive ». Il y fait référence à « l’expansion de l’islam » et au terrorisme, dénonce la « généralisation discrète du hallal », mentionne les victimes de meurtres antisémites et s’inquiète de la « profanation de nombreuses tombes juives ». Il s’y dit également opposé à l’interdiction de « l’abattage rituel » et de la « circoncision ».
Cette communication a choqué un certain nombre des récipiendaires des messages, dont certains ont craint qu’Éric Zemmour dispose d’un fichier de Français de confession juive. Elle permet en tout cas de jeter une lumière crue sur la manière dont des données personnelles permettent de déduire la confession religieuse d’un individu et peuvent être utilisées dans une campagne électorale.
Sollicitée par BFM TV, l’équipe de campagne d’Éric Zemmour a en effet expliqué avoir eu recours à un « data broker ». Ces courtiers en données personnelles récoltent des informations auprès de plusieurs sources, construisent des bases de données personnelles avant de fournir à leur client (ici, une campagne électorale) les moyens d’envoyer leur message à de potentiels électeurs de leur choix.
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