Pas de révolution, mais quelques évolutions : Marine Le Pen, à Lyon pour deux jours d’« Assises présidentielles », met à jour son programme présidentiel, avec « 144 engagements » déclinés à travers de grands thèmes.
Au coeur du logiciel frontiste, d’abord, « la priorité nationale », noyée dans un grand référendum constitutionnel prévu juste après les législatives.
Ensuite, quatre « souverainetés » à récupérer, budgétaire, territoriale, monétaire et législative. Un second référendum se tiendrait après une négociation avec l’UE de « six mois ».
Le rétablissement de la peine de mort ne sera plus proposé dans un référendum alternatif avec la « perpétuité réelle », mais Marine Le Pen, qui y est favorable, incite d’ores et déjà les Français à s’en « saisir » via un référendum d’initiative populaire nécessitant 500 000 électeurs. Une simple « petite inflexion », concède un dirigeant.
Alors que la droite et le Medef ont attaqué une proposition complexe de 2012 comme une coûteuse « augmentation du Smic », celle-ci a été reformulée : le FN veut désormais une « prime de pouvoir d’achat » financée par une taxe sur les importations.
Le détail des propositions devrait être dévoilé samedi matin puis au cours de tables rondes.
Alors qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon viennent à Lyon concurrencer Marine Le Pen samedi et dimanche, le moment fort de la présidente du FN sera un meeting dimanche après-midi, avec « plus de 5 000 inscrits », premier d’une série de dix réunions publiques jusqu’au premier tour.
Mediapart et Quotidien, l’émission de Yann Barthès sur TMC, n’y assisteront pas, refusés par le FN.
Si le week-end marque le véritable lancement de campagne de Marine Le Pen, le projet présidentiel « n’est pas si important. L’élection ne se jouera pas à la virgule près, mais sur la vision », met en garde Jean Messiha, haut fonctionnaire coordinateur du projet.
Objectif constant du Front national : transformer cette présidentielle en référendum entre « patriotes » et « mondialistes » aux visages multiples, selon David Rachline, directeur de campagne : Macron « l’assumé », Fillon « le honteux ».
Marine Le Pen est en tête des sondages de premier tour, devant M. Macron, M. Fillon puis Benoît Hamon, mais nettement battue au second.