En Allemagne, la colère des retraités prend de l’ampleur. Près d’un million d’entre eux sont aujourd’hui contraints de travailler, faute de pension suffisante. Le sujet resurgit en pleine campagne des législatives.
Législatives fédérales allemandes : entretien avec Frank Franz
Le 24 septembre prochain, les électeurs allemands devront choisir les 630 députés du Bundestag. Sauf énorme surprise, la chancelière allemande, Angela Merkel, devrait être reconduite dans son mandat. Nous avons effectué un entretien avec Frank Franz, président du parti Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD), qui conteste fortement la politique d’accueil des migrants du gouvernement.
Malgré la crise migratoire, les Allemands s’apprêtent à voter en majorité pour la CDU et le SPD. Comment l’expliquez-vous ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Elles relèvent aussi certainement de l’habitude et de l’inertie. Cela répond à la devise : « J’ai toujours voté ainsi et je continuerai à le faire. » Mais nous avons également affaire aux structures de pouvoir. Quiconque participe, d’une certaine manière, aux pourcentages des partis établis, fait tout son possible pour que ces pourcentages subsistent. Y compris diverses institutions qui devraient faire preuve de neutralité. Les chaînes de radio ou de télévision, qui sont tout sauf neutres et démocratiques, sont détournées à des fins de propagande anti-nationaliste et anti-patriotique. Les nationalistes et les patriotes, en Allemagne, s’opposent au cartel médiatico-politique. En revanche, les citoyens sont exposés à une propagande permanente. Cependant, il faut noter que les politiciens établis ne bénéficient plus de la même impunité. Ces dernières semaines, j’ai moi-même participé à plusieurs actions de protestation, notamment contre la chancelière Merkel. Merkel et ses acolytes ne peuvent plus participer à des événements sans qu’il y ait une résistance bruyante. C’est bon signe, mais ce n’est pas encore suffisant.
Quelles sont vos différences principales avec l’AfD ?
Voici les trois priorités essentielles du NPD : la souveraineté nationale, l’identité nationale et la solidarité nationale. L’AfD n’est en fait rien de plus que le bras conservateur de la CDU. La présidente, Frauke Petry, a indiqué à plusieurs reprises qu’une coalition avec l’Union était souhaitable. Mais nous disons : « Qui cherche à coucher avec un traître est lui-même un traître ».
La souveraineté nationale ne signifie pas que nous rejetons la coopération bi- ou multilatérale. Toutefois, nous souhaitons nous affranchir de la tutelle étrangère et ne pas être dans les mains des USA, de l’OTAN ou de l’UE. Les dirigeants politiques de l’AfD parlent constamment du soi-disant lien avec l’Ouest. Nous sommes convaincus que nous devons construire de bonnes relations avec la Russie au lieu de lui imposer constamment des sanctions.
L’identité allemande signifie que nous ne protégeons pas uniquement la législation allemande mais aussi le peuple allemand en tant que communauté de base. L’AfD cherche uniquement à mieux organiser le flux des réfugiés et l’immigration. Le situation est cependant si violente – pour ne pas parler du terme de Grand remplacement –, que nous devons non seulement mieux organiser l’immigration mais également la stopper de manière cohérente. Nous devons d’abord nous occuper du problème, produit à un million d’exemplaires dans le pays. Nous avons besoin d’une remigration et pas d’une immigration !
La solidarité nationale veut dire que nous devons prêter attention à ceux qui disposent d’un revenu inférieur et qui ont été évidemment ignorés par les autres partis. L’AfD ne propose aucune solution en faveur d’une plus grande justice sociale. Le NPD représente une force authentique qui se soucie du bien-être du peuple tout entier. Pour nous, le travailleur manuel a autant de valeur qu’un professeur ou qu’un cadre dirigeant. Nous ne contestons pas leur place mais chacun doit pouvoir bénéficier d’une place appropriée.
L’ONG IsraAID incite les migrants qui arrivent en Grèce à poursuivre leur route vers l’Allemagne. Que pensez-vous de son travail ?
C’est typique. De tels problèmes sont toujours à nouveau imputés à l’Allemagne, car on rappelle sans cesse aux Allemands les douze années de règne du Troisième Reich. C’est pourquoi, nous avons enfin besoin de dirigeants politiques qui défendent l’indépendance de l’Allemagne. L’histoire allemande ne se limite pas au Troisième Reich. À l’heure actuelle, nous sommes dirigés par des poltrons qui ne possèdent aucune fierté. Une grande Nation ne peut pas survivre ainsi. L’Allemagne devrait enfin réfléchir à elle-même. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes du monde entier sur le sol allemand.
Quelle est l’influence de la franc-maçonnerie en Allemagne ?
Je ne connais pas assez le sujet. C’est aussi lié au fait que ce sujet est particulièrement nébuleux. Cependant, je crois que certains cercles, appelés également lobbyistes, exercent une influence considérable sur la politique. Et c’est un gros problème. Le gouvernement doit être libre et faire preuve d’autodétermination, ainsi que le peuple qu’il est censé représenter. Certes, il est incontestable que nous sommes parfois soumis à certaines contraintes. Mais en tant qu’individus et en tant que Nation, l’on ne doit jamais permettre aux puissances étrangères de déterminer son propre sort. Nous ne devons jamais devenir des esclaves.