N’écoutez pas les corrupteurs, les menteurs et les imbéciles qui disent que les GJ ont perdu. Perdu à cause de la mobilisation qui baisse (phénomène naturel), perdu à cause de la violence qui monte (phénomène naturel, car la mobilisation baisse).
En réalité, les Gilets – comme on disait les Canuts ou les Communards au XIXe siècle – ont déjà gagné, et on va s’en apercevoir dans les jours, les mois, les années qui viennent. Le premier ébranlement a eu lieu, ça a secoué le pays, qui s’est réveillé après une longue nuit. Maintenant, beaucoup de choses vont se remettre en place dans une France qui n’était plus elle-même. Depuis peu, elle ose redevenir la France, et ça change tout.
Une fille d'opposant à La République En Miettes.....c'est pas grave https://t.co/O1OX3Op4p7
— Nicole BIENLOUPET ᵖᵃʳᵒᵈᶦᵉ (@bienloupet) 8 décembre 2018
La République en Miettes, c’est bien trouvé.
Et les Gilets jaunes ne sont pas mécontents que cette imposture ait volé en éclats. La République de Manuel Valls, de BHL, d’Attali, de Macron, du MEDEF, c’était du vent, de la poudre aux yeux, la vitrine d’un pouvoir profond à 180 degrés des grands principes édictés par les menteurs professionnels qui se succèdent à la barre de notre pays depuis 50 ans. Paupérisation programmée, immigration massive, réduction de la liberté d’expression, criminalisation des luttes sociales, c’est la réalité de leur république, pas de la nôtre.
Aujourd’hui samedi 8 décembre 2018, et à jamais, la pseudo-république française a vécu.
Au fait, comment pouvez-vous dire que les GJ ont gagné, puisqu’ils ont fait face à la plus grande mobilisation des forces de l’ordre depuis exactement 50 ans (Mai 68) ?
Eh bien justement parce que le régime pourri de l’Élysée leur a opposé tout ce qu’il pouvait. Il ne manquait plus que les aubergines municipales et les cantinières de l’armée pour faire face à une fronde populaire 100% légitime. Et que les policiers n’oublient pas qu’ils sont payés avec les impôts des travailleurs – dont beaucoup de Gilets jaunes – sur qui ils cognent sans vergogne.
Les GJ ont gagné une chose et une chose essentielle : la conscience. Les historiens et politiciens qui ne se mentent pas parleraient de conscience de classe, une conscience de classe née en quatre semaines. Et qui ne vient pas de nulle part : malgré tous les pièges oligarchiques tendus – syndicats neutralisés, médias vendus, politiciens corrompus – elle s’est développée sous les radars en moins de 15 ans, sur l’Internet, et c’est aujourd’hui que cette refondation politique hors des champs du pouvoir trouve sa traduction dans le réel.
Le combat pour les idées a été gagné haut la main par le peuple, qui s’informe lui-même désormais, et en un seul mois de révolte, beaucoup de Français (qui soutiennent les GJ à plus de 75%) ont compris que le pouvoir était fragile. Car ce n’était pas le leur !
Ils ont compris en outre que derrière ce pouvoir de pacotille se profilait un autre genre de pouvoir, qu’on appelle ici pouvoir profond, et qui donne ses ordres au premier. Tout le système électoral n’a donc aucune influence sur les hommes à la barre du pays : ils n’écoutent pas le peuple – on en a la preuve certaine depuis le 17 novembre –, ils n’écoutent que leurs maîtres, qui sont des groupes d’influence non élus.
Qui sont-ils ?
C’est simple, ils sont tous sortis du bois ces derniers temps pour demander au peuple français de se calmer et au pouvoir visible de réprimer, après lui avoir demandé de mentir, et de tergiverser. D’habitude, les maîtres du pouvoir profond poussent les représentants du peuple à faire ce sale boulot mais ces derniers n’ont plus envie de se griller : ils renâclent. C’est pourquoi on n’entend plus que les représentants du pouvoir profond donner leurs ordres à la police, à l’armée, à la justice, à la manière de BHL qui ne se gêne plus, et entre ces dirigeants réels et le peuple, il n’y a plus rien. Le vide total. Voilà le face-à-face qui n’était pas vraiment prévu par Collomb. Macron se terre à l’Élysée, on ne voit plus Brigitte faire sa « com » devant Closer, tout le spectacle s’est cassé la gueule.
Le public est parti, il ne croit plus au film. Présenté comme la réalité, ce n’était qu’une fiction, et une fiction mal jouée. Les comédiens ont déserté la scène sous les tomates, on se demande qui va oser y revenir.
Après avoir assouvi sa colère et sa soif de destructions (mais c’est quand même pas la Syrie), le peuple incarné par les GJ va produire des guides qui vont concurrencer les fausses élites. Une nouvelle élite plus adaptée au peuple va voir le jour, le pays est mûr pour ça. C’est maintenant que tout commence.
Ce soir sur CNews, on pense à la police qui doit être bien fatiguée. Personne ne se demande ce que veulent ces gens en jaune fluo qui crient leur détresse, la police a bien fait son travail. Sur CNews ce soir, on pense que tout redeviendra comme avant. On se trompe sur CNews. pic.twitter.com/GSrrLkAq7B
— Aude Lancelin (@alancelin) 8 décembre 2018