Une bataille judiciaire va-t-elle s’ouvrir entre Marine Le Pen et Bernard-Henry Lévy ? Ce dernier a reproché, mardi, à la patronne du Front national de « faire systématiquement huer, dans ses meetings, des noms à consonance juive ». Philippe Bilger, notre blogueur associé, explique pourquoi l’éditorialiste du « Point » a gagné d’avance.
Marine Le Pen va assigner Bernard-Henry Lévy en justice parce qu’en substance, dans son bloc-notes du Point, celui-ci lui a imputé une responsabilité dans l’agression odieuse des trois jeunes Juifs à Villefranche, près de Lyon (le Point, Nouvelobs.com, Marianne2, le Monde). Le combat n’est même pas inégal, BHL est gagnant par KO avant même de l’avoir livré.
AVEC MARINE LE PEN, ON A LE DROIT DE TOUT SE PERMETTRE
Marine Le Pen, après tout, ne représente que plus de six millions d’électeurs qui sont par définition des obtus et des fascistes. En plus, elle n’est même pas reçue à l’Elysée par un président qui pourtant semblait avoir fait de l’équité et de la normalité ses guides.
Il est évident qu’elle n’a pas d’honneur, qu’on a le droit de tout se permettre avec elle. Elle a beau avoir renvoyé aux oubliettes les obsessions de son père sur la seconde guerre mondiale, le nazisme et l’antisémitisme, même si elle a connu une terrifiante rechute à Vienne sans doute à cause d’une fidélité à la part sombre de son père si obstinément présent. Ses paroles et ses déclarations n’ont pas l’ombre d’une importance puisque, comme pour Eric Zemmour ou quelques autres, on lui impute, derrière elles aussi décentes qu’elles soient, pensées forcément mauvaises et, s’il le faut, arrière-pensées nauséabondes. Marine Le Pen est faite comme un rat dans l’étau et la bonne conscience de ses adversaires fanatiques. Pour la politique, elle s’en débrouille.
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