Dans un entretien publié dans le quotidien La Stampa, le pape François s’attaque au souverainisme, une attitude de « fermeture » qui mène selon lui « à la guerre ». Des propos qui interviennent en plein éclatement de la coalition populiste en Italie.
« Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934 » : dans une interview accordée le 9 août à La Stampa, un quotidien turinois, le souverain pontife n’a pas hésité à user de termes forts pour défendre son point de vue, se gardant toutefois de nommer des dirigeants politiques ou des pays en particulier.
Difficile pourtant de ne pas voir un lien entre cette déclaration et la crise politique qui fait rage en Italie. L’homme fort du gouvernement italien Matteo Salvini, chef de la Ligue, a fait éclater le 8 août la coalition au pouvoir au sein de laquelle il était allié au Mouvement 5 étoiles.
Matteo Salvini, qui se dit proche du dirigeant hongrois Viktor Orbán et de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, revendique son appartenance à un « front souverainiste » dont le but est de « chasser les oligarques européens ».
En cas d’élections anticipées à l’automne, Matteo Salvini devrait concourir seul, les sondages lui prédisant une large victoire. Un résultat qui ne serait, selon toute vraisemblance, pas du goût du souverain pontife. « Les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en "isme" ne fait jamais du bien », a-t-il asséné au cours de son entretien.
Une sortie qui a vivement fait réagir Marine Le Pen, qui a jugé dans un tweet cette phrase « affligeante ». « Quid du catholicisme et du christianisme à ses yeux ?! », s’est-elle interrogée.
Connu pour ses vibrants appels à l’accueil des migrants, le pape évoque régulièrement le danger que constitue, selon lui, la montée des partis populistes anti-immigration.