Remarquable travail critique de Loic Chaigneau, vraiment. Et ça fait plaisir de le voir armé et réellement combattant intellectuellement. Toutes ses critiques à l’encontre de Bégaudeau sont justes et sa compréhension de Clouscard est exceptionnelle.
Néanmoins, et c’est son seul défaut, fustiger Bégaudeau pour son côté gauche caviar, mondain et consensuel prête à sourire quand il conclut par "Clouscard est récupéré par l’extrême droite pour alimenter leur discours réactionnaire".
Je répondrais alors à Loïc Chaigneau qu’à l’instar de la méconnaissance de Bégaudeau de l’œuvre clouscardienne, c’est sa méconnaissance à lui, Loïc Chaigneau de "l’extrême droite" , "extrême droite" qui n’est pas uniforme par ailleurs, qui l’empêche de comprendre que 1. Il n’y a pas récupération mais filiation 2. Elle n’est pas là pour alimenter un discours réactionnaire. En tout cas, pas uniquement et certainement pas chez Soral qui est d’abord et avant tout marxiste, au-delà des provocations dont Soral est coutumier.
En d’autres termes, si l’analyse est brillante et la critique particulièrement fine, il manque à ce jeune homme très prometteur la volonté intellectuelle de concevoir que les souverainistes (à mettre en en opposition aux mondialistes, pour aller au-delà des termes "droite" et "gauche") ont une filiation idéologique avec Clouscard claire et évidente, parce-qu’ils sont justement souverainistes. Clouscard est lui-même contre l’immigration. Marchais aussi. Quand le néo-capitalisme est aujourd’hui incarné dans les structures supra nationales, il semble évident que les souverainistes classés à "l’extrême droite" peuvent se revendiquer de Clouscard. Les étiquettes péjoratives de type "extrême droite" trompent la pensée, et Clouscard s’en démarque.
J’espère que le parcours politique de Loic Chaigneau, le sérieux qu’il l’anime et l’honnête homme qui est en lui lui permettront d’aller au-delà de ces contradictions fallacieuses. Je lui souhaite les belles réussites qu’il mérite.
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