Benjamin Biolay, c’est celui que le Système a choisi pour faire croire au grand public que les grands auteurs compositeurs interprètes français avaient un héritier. Malheureusement, personne ne peut fredonner un air de Biolay, qui chante en anglais, c’est-à-dire au ralenti avec de la purée dans la bouche. Le chanteur fatigué et fatigant bénéficie de toutes les fées médiatiques et le succès artificiel aidant, il a mis un pied dans le cinéma, où il joue là aussi de paresse.
Ses films, enfin les films où il apparaît, sont des bouses bien-pensantes qui finissent toutes en flops pas retentissants, puisque personne n’en parle. Au moins Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax était-il un flop retentissant.
C’est sûrement pas de la faute à Benji si les mauvais projets l’appellent, mais c’est pas non plus Brad Pitt ou, pour comparer avec du comédien français, Gérard Lanvin, pour le coup très populaire et qui prend un bon gros bâton par film.
Quand un chanteur veut faire du cinéma, c’est en général parce qu’il est mauvais : regardez Bruel, qui est passé du cinoche à la chanson, puis au cinoche. Mais il y a des exceptions, on pense à Jacques Brel dans L’aventure c’est l’aventure, ou Reggiani dans L’Armée des ombres. En passant, on va déposer un amendement à l’Assemblée pour débaptiser Bruel dont le nom, le pseudo de Benguigui, fait croire au public crédule qu’il s’agit d’un croisement de haute volée entre Bruant et Brel, ou alors, si c’est vraiment leur fiston spirituel, quelque chose ne s’est pas transmis pendant le passage de témoin.
On va parler talent, parce que la brouille people du moment, c’est Biolay contre Fugain. Fugain, tout le monde connaît, sauf les consommateurs de rap, mais l’âge aidant, ils découvriront ce qu’est la belle chanson populaire française. Le rap, c’est la musique de quand on est énervé, frustré, et qu’un abruti gueule à votre place contre l’autorité en parlant très vite. En gros, c’est de la pleurniche plaquée sur une rythmique de brousse. Ensuite, vous remarquerez, avec l’âge ou le pognon, ils s’expriment nettement plus lentement et nettement mieux. L’âge et le pognon, ça calme.
Revue de bouses
Notre recherche nous a fait découvrir que Biolay avait joué dans plein de films, ce qui nous avait échappé, car ces films nous avaient aussi échappé : ils sont tous quasiment sans intérêt, et leur pitch tient dans le trou d’une narine de coké en phase terminale (non, aucune allusion à Biolyy, qui lui était accro à la vodka). On va commencer notre revue de bouses par Le Monde d’hier, une impayable bluette politique qui à chaque plan – de la bande-annonce, on précise – frise la parodie. Honnêtement, nous, sur les premières images, on a cru à un sketch des Inconnus : les violons funestes, Léa Drucker en présidente, la pluie sur les carreaux, le candidat d’extrême droite qui risque de passer... La synthèse suicidaire ! On a tiré deux phrases de la BA, histoire de pas avoir perdu deux minutes pour rien :
« Qui aurait intérêt à faire gagner un candidat d’extrême droite en France ? »
« Une internationale fasciste, Élisabeth, est en train de se mettre en branle... »
C’est évidemment con comme la mort du PS et on passe au suivant. Au fait, c’est un film de Diastème, un ancien du journal 20 Ans. Comme quoi il y a du très bon et aussi du très mauvais qui peut sortir de ce canard ! Le suivant, c’est Stella est amoureuse, de Sylvie Verheyde, mais il sort le 14 décembre, juste avant Avatar 2, autant dire que c’est la mort assurée par famine.
Marina – haute cruche covidique dans le civil – et Benji jouent les parents d’une ado qui tombe amoureuse d’un Noir. On dirait un scénar écrit par la Sécu ou le Planning familial. On vous lâche les critiques des journaux spécialisés, attention. Première : « Mille émotions à la minute » ; Télérama : « Solaire et musical ». On sait pas si on a le droit de mettre deux doubles points et un point virgule dans la même phrase. On fait gaffe à la grammaire et à la syntaxe, ici c’est pas écrit Libé.
Sylvie Verheyde, personne ne connaît, c’est pas Ridley Scott donc on va résumer : elle fait souvent des films avec du sexe, mais ça la sauve pas du naufrage commercial. Elle a réalisé par exemple Madame Claude, le biopic sur la maquerelle des années 60. La vieille pute est incarnée par Karole Rocher, qui a été madame JoeyStarr à la ville, et elle l’est peut-être toujours. On la voit dans des séries comme Braquo, où elle fait tout le temps la gueule, c’est Olivier Marchal qui veut ça. Verheyde a aussi fait Sex Doll, pas besoin de traduire, voyez le pitch :
Malika, dite « Virginie », se prostitue pour de riches clients. Raphaëlle, sa patronne, a une totale confiance en elle et lui confie ses meilleurs clients. Rebelle et indépendante, Virginie pense maîtriser son destin mais lorsqu’elle tombe amoureuse du jeune et mystérieux Anglais Rupert, Raphaëlle lui rappelle que son métier l’empêche d’avoir un homme dans sa vie. Virginie prend alors des risques et attire l’attention de la police...
Ah, toujours cette fascination de la bourgeoise pour la pute. Mais ne digressons pas trop, et revenons sur Biolay. Stella est amoureuse est la suite de Stella, sorti en 2009, qui a coûté 3,3 millions et fait 88 000 entrées, soit déjà un gros flop.
Non, ce n’est pas nous qui sommes méchants, c’est le grand public, ou le réel. Nous, on relate, c’est tout. Biolay a fait la musique de Et j’aime à la fureur, il ne joue donc pas dedans, un bon point pour le film. Pour info, on n’a même pas regardé la BA.
Par contre on a vu Fleur de tonnerre, mais qu’on a confondu avec Jours de tonnerre, un Tom Cruise produit par le duo blockbustérien Simpson-Bruckheimer. Non, ne tapez pas « bruhkheimer jouif », ce n’est pas le débat. Pour prouver qu’on n’est pas systématiquement anti-cinéma français, Days of Thunder était une grosse merde. Et voici la BA du film avec Benji sur l’empoisonneuse bretonne, un bon sujet :
Honnêtement, si on n’était pas là, qui aurait su que ces films étaient sortis ? Sérieusement ? Ah oui, le budget et le box-office du Monde d’hier : 88 000 entrées pour 2,3 millions, soit un énorme flop là aussi. Mais on dirait que ces flops successifs les réals bien-pensants – ou sans talent – n’en ont rien à foutre, ils jettent l’argent par les fenêtres, ils se cassent la gueule et ils recommencent. Comme les racailles avec la justice franc-mac, ils ont droit à une deuxième, une troisième, une énième chance... Pas nous !
Nous, à la moindre cagade c’est le peloton d’exécution. Une faute d’orthographe et Julien fake news Pain, Triste interdit bancaire Mendès et Thomas carafe Huchon nous tombent sur le coin de la gueule ! Sur notre front c’est écrit : pas le droit à l’erreur.
Pour conclure, on n’a pas dit que Biolay était un mauvais acteur, il joue juste pas, donc impossible de le juger (il est sous opium ou cachetons ?). Mais qu’il respecte un peu Fugain, ce grand de la chanson populaire, nom de Brel ! C’est vrai que Michel a étrillé Benji dans une interview chez Sudinfo (Belgique), mais c’est pas une raison pour dire « Moi non plus je n’aime pas ce que tu fais », surtout quand on est nettement moins bon. Voici écrit :
Depuis plusieurs années maintenant, Benjamin Biolay et Michel Fugain ne cessent en effet de se taper dessus à la moindre occasion. En 2008, l’interprète d’Une belle histoire avait notamment déclaré lors d’une interview que la génération de jeunes musiciens étaient des « petits cons », ajoutant que Benjamin Biolay était « le pire ». De quoi mettre le feu aux poudres entre les deux hommes ! Et vendredi 25 novembre, Michel Fugain a de nouveau lancé une pique à celui qui a failli être prof de la Star Academy. Dans une interview accordée à Sudinfo, le père de Marie Fugain a notamment déclaré qu’il n’aimait pas la proposition artistique de son ennemi juré, précisant « ça ne me parle vraiment pas ».
Une énième provocation que l’interprète de Comment est ta peine ? n’a pas laissé passer. Sur son compte Instagram, dimanche 27 novembre, Benjamin Biolay a répondu à Michel Fugain par story en indiquant : « Moi non plus je n’aime pas ce que tu fais monsieur Michel Fugain, mais je ne me sens pas obligé de te harceler par presse interposée depuis 2008 », publiant par la même occasion des captures d’écran tirées de l’article de l’interview en question. Benjamin Biolay ne s’est également pas privé pour se moquer de son ennemi juré en l’appelant « Mimi la fugue ».
Quel toupet, ce Biolay. C’est comme si Macron se moquait de Kennedy, ou que Julien Pain voulait nous donner des leçons d’information. Non mais dans quel monde vit-on ?