Vous rouliez avec 2g dans le sang, vous avez percuté un peuplier et vous avez perdu l'usage de vos jambes. Aujourd'hui vous êtes champion paralympique de basket-fauteuil. Est-ce que finalement cet accident de la route n'a pas été une aubaine pour vous ? https://t.co/E01kY5C6x7 pic.twitter.com/pH4vGNkBZr
— Gilles Pignon (@Gilles_Pignon) August 29, 2024
C’est le résumé ironique de l’émission atrocement démago de la Glucksmann, chaque soir, après les épreuves des JO. Quels jeux !, c’est une épreuve en soi, tant le format suinte la bien-pensance et la propagande progressiste. On peut dire que Salamé, c’est une handicapée du journalisme, du journalisme à une jambe.
La bonne personne pour présenter ça, c’était Grands Corps Malade, handicapé de son état après une chute dans une pistoche vide, alors qu’il était jeune. Il représente bien – à son corps défendant – les banlieues boiteuses. Aujourd’hui, il a fait de son handicap une force, comme Jamel avec son bras en moins ou Omar Sy avec son talent en moins : GCM est devenu l’idole de l’ÉducNat. Il réalise des films publicitaires pour la banlieue et le handicap, mais avec de grosses lunettes roses, la couleur du socialisme de Jack Lang.
On regarde d’abord et on critique ensuite :
Cet homme était fait pour présenter Quels jeux ! à la place de Léa, qui n’est là que par double piston, celui de son père – une pointure du mondialisme – et de son mari, le grand démocrate « socialiste » qui veut nous pousser dans une guerre fratricide contre la Russie.
GCM, révolutionnaire gentil qui fait pas peur à la Banque, est invité chez Drucker, monsieur Consécration, pour parler de son handi-film .
Il faut que le regard sur le handicap change, nous dit en substance Alexandre Boyon, le commentateur des JOP 2024. Ça signifie quoi ? Qu’on cesse de haïr les handicapés pour les aimer, comme les migrants ? C’est un peu ce qui est sous-tendu par ces propagandistes qui nous prennent pour des imbéciles, comme si on découvrait le handicap aujourd’hui, grâce à eux et à leur courage sociétal !
Le comité paralympique a annoncé qu’il voulait que Paris dépasse l’audience cumulée de Tokyo 2021 et Rio 2016... Quel match à la con : il faut plus de téléspectateurs, parce qu’il faut plus d’annonceurs, tout simplement. Pourtant, ça ne cartonne pas : si l’émission de la Glux fait 2 millions de téléspectateurs (toujours diviser par deux les chiffres donnés par les chaînes) le soir, c’est surtout pour le divertissement, pas le sport. Le sport, lui, rassemble difficilement 1,7 million d’afficionados, donc moins de 800 000. Or, il y a officiellement 2,8 millions d’handis en France. Si on retire les tout petits et les vieux qui s’en foutent, ça veut dire que les 3/4 ne regardent pas les JOP, surtout si 300 000 « valides » regardent aussi, par curiosité, ou parce qu’ils se font chier.
En réalité, le rapport regardants/handis est pire, puisque la DREES donne 3,3 milions d’invalides partiels ou totaux en France. On met l’pâté entier si on nous croive pas.
En 2021, 6,8 millions (13 %) de personnes de 15 ans ou plus vivant à leur domicile déclarent avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive et 3,4 millions (6 %) déclarent être fortement restreintes dans des activités habituelles, en raison d’un problème de santé. Selon la définition retenue, de la plus stricte qui impose de cumuler ces deux critères, ou la plus large qui prend en compte l’ensemble des limitations et restrictions, on compte entre 2,6 millions et 7,6 millions de personnes handicapées ou dépendantes de 15 ans ou plus vivant en logement ordinaire. Sur les seules personnes de 15 à 60 ans, ce chiffre varie de 0,9 à 3,3 millions. S’y ajoutent plus de 140 000 personnes de 16 ans ou plus hébergées en établissement spécialisé dans la prise en charge du handicap.
Conclusion : la majorité des handis n’en a rien à battre des JOP. Dans ce cas, on n’a pas à culpabiliser à ne pas assister au spectacle survendu par les autorités médiatico-politiques.
Une petite vanne pour la fin, toutefois : la cérémonie d’ouverture du 28 août a été survolée par les classiques avions de la Patrouille de France, mais qui n’avaient qu’une aile, du moins on espère.