Les données laissées publiques sur leur compte laissent entrevoir des citoyens très politisés et souvent « antisystème » de longue date.
Live vidéo, sondages, création d’événements, consignes de mobilisation... Facebook a joué un rôle central dans la mise en branle des Gilets jaunes partout en France. Certains visages de cette mobilisation numérique ont ainsi fait partie de l’éphémère délégation de huit porte-paroles devant coordonner le mouvement auprès du gouvernement.
Désignés dans des conditions floues, parfois décriées, ils étaient censés transmettre un message « apolitique ». Mais ces six hommes et ces deux femmes manifestaient-ils depuis longtemps en ligne leur ressentiment envers les pouvoirs publics ou plus globalement « le système » ? Pour en savoir plus sur eux, sur leurs parcours ou leurs opinions politiques, nous sommes retournés à la source et avons fouillé dans les « like », « partages » et autre données laissées publiques sur leur compte.
Mathieu Blavier (Bouches-du-Rhône)
Il est l’un de ceux qu’on a peut-être le moins vu dans les médias locaux ou sur les plateaux télé. Ce jeune étudiant en droit de 21 ans affiche pourtant un profil numérique très politisé. On a retrouvé sa trace grâce à son grand-père Jacky Blavier, un élu d’Epernay (Seine-et-Marne) ayant rejoint en janvier 2017 le parti de Nicolas Dupont-Aignan, et félicitant son petit-fils pour sa nomination. Présent sur le réseau social sous pseudo, Mathieu Blavier se dit très proche de son aîné.
Parmi les « traces » numériques visibles de Mathieu Blavier, on découvre aussi des « like » en 2016 sur des publications de Marion Maréchal-Le Pen contre l’immigration clandestine ou, plus lointain, sur la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012.
En 2016, il donne également une émoticône d’approbation à un commentaire de Dieudonné sur une photo représentant Nicolas Sarkozy en compagnie de Jacques Martin et de leurs femmes respectives, dont Cécilia Attias, qui fut la compagne dans le passé des deux hommes. « Ah trahison quand tu nous tiens », peut-on lire en conclusion de ce message virulent. Le « like » n’est pas visible sur la photo ci-dessous, mais il nous a été indiqué par l’outil Stalkscan.com, le « scanner » de Facebook.