« Enfin, ça sort ! », s’exclame Didier Lestrade, journaliste pour Slate.fr et fondateur d’Act Up. Depuis plusieurs jours, les « gays non blancs » s’activent sur les réseaux sociaux pour dénoncer, autour du mot-dièse #GayMediaSoWhite, l’absence de diversité dans la presse homosexuelle.
Après la polémique sur la cérémonie des Oscars, jugée trop blanche, ou encore sur l’effectif de France Télévisions, lui aussi trop blanc et trop masculin pour Delphine Ernotte, voilà que la presse gay se retrouve éclaboussée à son tour par ce débat ethniquement correct : il y aurait trop peu de noirs, d’arabes, d’asiatiques ou encore de latinos dans les colonnes de ces journaux, en France comme partout dans le monde.
Pour Didier Lestrade, les médias gays sont en effet « atrocement blancs » (sic) et pire ; ils « renforcent un racisme historique qui privilégie des modèles fades, rasés, photoshopés ». Outre le mauvais travail journalistique de cette presse, qui a le culot d’interroger des stars hétéros, les lecteurs non-blancs estiment qu’on y parle « des Afro-Américains uniquement lorsqu’on mentionne les taux élevés du VIH ».
Relatant son expérience au sein de Têtu, magazine duquel il a été licencié en 2008, Lestrade explique que lorsque Têtu « publiait un homme noir en couverture, les ventes étaient en baisse ». Il a donc été choisi, logiquement, d’éviter la chute des ventes et de privilégier les hommes blancs. Pourtant, dans le titre de son article, le journaliste estime que c’est à cause de son manque de diversité que la presse gay s’effondre. Plus loin, il dit qu’en procédant ainsi, « ces médias se détruisent eux-mêmes ». C’est à n’y rien comprendre.