L’opposition manifestait dans tout le pays pour demander la tenue de l’élection présidentielle et donner à Joseph Kabila son « préavis ».
Kinshasa a renoué lundi avec ses vieux démons des violences à caractère politique au cours d’une journée meurtrière dont l’opposition entend faire le coup d’envoi d’un compte à rebours jusqu’au départ du président Joseph Kabila à l’issue de son mandat, le 20 décembre. Les bilans des heurts dans la capitale de la République démocratique du Congo paraissent irréconciliables : 17 morts pour le pouvoir contre plus de 50 pour le « rassemblement » de l’opposition qui avait appelé à manifester dans tout le pays pour signifier à Joseph Kabila son « préavis » et exiger la convocation de la présidentielle dans les temps. Selon la Constitution, mardi est la date limite pour convier les électeurs aux urnes pour ce scrutin censé avoir lieu cette année.
Pouvoir et opposition se sont renvoyé la responsabilité des violences, comme en janvier 2015, lorsque des émeutes ont totalement échappé au contrôle des deux camps après la répression violente de manifestations anti-Kabila dans la capitale. On avait alors dénombré plusieurs dizaines de personnes tuées en trois jours. « La ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel qui s’est soldé par un échec », a affirmé à la presse le ministre de l’Intérieur, Évariste Boshab. Le « bilan provisoire » est de « 17 morts » : « trois policiers [...] et quatorze civils parmi les pillards », a-t-il ajouté. Le « rassemblement » déplore pour sa part « plus de 50 morts » victimes des « balles [...] de la police et de la garde républicaine ».