Tous aux abris ! Les revoilà ! Après un an de silence inespéré de la part de nos donneuses de leçons gauchistes, toujours en louchant du côté du portefeuille et d’un fisc conciliant, nos inestimables artistes sortent de leur torpeur subventionnée (à notre avis ils ont bouffé la réserve) pour nous faire pleurer avec la mort des autres. Leur but : « replacer l’humain au centre de la gestion de crise ». Traduction : remontrer nos tronches enfarinées.
Ce coup-ci, il s’agit de retrouver les bonnes grâces du public – après avoir été étrangement absents sur la politique socialement destructrice du gouvernement – en surfant sur les morts anonymes du Covid... ou des autres maladies, puisque la particularité de cette pandémie oligarchique est de fourrer tous les morts dans la case Covid. Les autres maladies, à la limite, n’ont pas tué cette année. Elles sont toutes parties en vacances, vu que le Covid faisait le boulot à leur place.
Durant sa jeunesse, Stéphanie Bataille souhaite devenir comédienne. Pour rassurer ses parents, elle suit des études d’histoire de l’art à partir de 1984 mais s’initie en parallèle à l’art dramatique au cours Florent. Elle subvient à ses besoins en faisant des petits boulots, et travaille notamment en tant que vendeuse chez Hermès. (Wikipédia)
L’initiative de cette autopromotion communautaire (on parle de la communauté des artistes de gauche, n’allez pas chercher midi à 14 heures) vient de Stéphanie Bataille, obscure comédienne qui devient la star d’un jour. Naturellement, le site de propagande gouvernemental France Info a immédiatement relayé l’opération :
Pour diffuser ces lectures filmées, Stéphanie Bataille a attendu mercredi 17 mars, "date anniversaire du premier confinement en France", rappelle-t-elle. Après avoir perdu son père, sans pouvoir lui rendre une dernière visite car il était placé en unité Covid-19 à l’hôpital, la comédienne a créé un groupe sur Facebook ainsi qu’un site et une adresse mail pour recueillir la parole de personnes dans le même cas qu’elle. Plus d’un millier de témoignages lui ont été envoyés, faisant tous part d’un grand désarroi.
Heureusement, derrière la com’, il y a une réalité douloureuse : de nombreuses familles n’ont pas pu rendre un dernier hommage à leurs proches morts en Ehpad, là où la politique gouvernementale – on n’a pas dit le Covid – a fait des dégâts considérables, ce qui mènera, selon les mots du Pr Raoult, à une « enquête sanglante ».
Mais comme toujours avec les people gauchistes, on joue aux justiciers – c’est un jeu –, aux opposants, mais on ne va jamais trop loin, car la Culture, en France, est lourdement subventionnée, et derrière le ministre se cache le grand méchant fisc, qui peut à tout moment raboter les petits montages des uns et des autres. Anémone elle-même, pourtant très critique envers le show-biz en particulier et le Système en général, n’avait-elle pas un petit compte en Suisse ? Las, a révélé son fils sur Sud Radio :
« Elle ne s’est jamais caché d’avoir une famille plutôt bourgeoise. Notre grand-mère, qui résidait en Suisse, a fait un don de son vivant à ma mère, ça s’arrête là. Elle n’est pas dans l’illégalité, tout est clair, elle n’a pas planqué d’argent là-bas… On avait besoin de liquidités pour les droits de succession, et à partir de là, on a fait appel à ce compte. Ensuite, tout le monde s’est imaginé que ma mère avait des comptes cachés en Suisse, ce qui n’est pas vrai du tout ! C’est en gros l’argent de la famille. »
Tout le monde peut se tromper. On préférera alors parler du compte de Gad Elmaleh à Genève chez HSBC, des concerts donnés par Johnny, en dette avec le fisc, pour le compte des Chirac, des versements SACEM avec intérêts à un grand de la chanson (facile à trouver), ou de l’incroyable histoire de Frédéric Levesque, le banquier qui aimait (trop) les stars (toujours) en manque de liquidités...
Dans un autre genre, moins pleurniche, moins show-biz et un peu plus marrant, le dessinateur Lewis Trondheim a voulu lui aussi lancer un appel au politique, précisément à Roseline Bachelot. On n’est pas sûr que sa méthode changera les choses pour les 250 000 auteurs français sans statut, mais sait-on jamais... Pour info, chez E&R, les auteurs vivent déjà tellement en marge qu’on ne se fait plus d’illusions sur ce Système et ses représentants, surtout si on ne leur lèche pas le cul du matin au soir, pour paraphraser Bigard.
« Je pense que le gouvernement ne fera rien, dans la mesure où il y a les élections présidentielles l’année prochaine. Ils ne vont pas bouger. Ils vont passer la patate chaude aux suivants, qui ne feront rien de plus. Comme je dis dans la vidéo, on ne peut pas bloquer la France sur les autoroutes. Les auteurs n’ont pas de capacité de nuisance. La seule chose qu’on a, c’est notre capacité à avoir des idées et à agir comme des abeilles en piquant chacun un petit peu. Mais on risque juste de laisser notre dard dedans et de mourir comme Samantha Bailly ou Denis Bajram, qui ont tout donné pour un résultat nul jusqu’à présent. » (BFMTV)
« Le ministère de la Culture n’est pas mon ministère. Les auteurs sont saignés à blancs par ce gouvernement ! »
Le rapport Racine, dont parle Trondheim, a donc été enterré, et avec lui les rêves de socialisation des auteurs. La vengeance des dessinateurs ? Boycotter le prochain festival de BD d’Angoulême. Là encore, cette vieille méthode gauchiste a montré ses limites : le néolibéralisme aux commandes s’assoit sur les grèves (sauf si elles sont générales), les manifs (sauf si elles ressemblent à celles des Gilets jaunes de décembre 2018) et les récriminations des syndicats, qui ne pèsent plus rien et qui sont eux aussi subventionnés à 70 % par l’État.
Eh, oui, l’indépendance, ça se paye. Pour pouvoir ouvrir sa gueule aujourd’hui en France, il ne faut pas dépendre des forces du Marché ou de l’État. La liberté d’expression est un luxe que seuls les pauvres et les marginaux peuvent se payer.