Florian Philippot présente 400 candidats pour les Patriotes aux législatives. Il est aujourd’hui l’un des seuls à vouloir sortir de l’UE (avec Asselineau et NDA). Son interrogateur a du mal à comprendre le rôle délétère de l’UE et la fausse alliance franco-allemande. Ou alors il fait exprès de ne pas comprendre. Mais c’est sur la Russie que la fracture est totale entre le dirigeant patriote et le journaliste pro-Système...
Journaliste : Y a rien à tirer de bon de la construction européenne selon vous ?
Philippot : Aujourd’hui c’est devenu une œuvre de destruction de la démocratie, de destruction de l’État de droit, de destruction de nos libertés, c’est une machine à conflits d’intérêts... Et en même temps c’est une politique contraire à nos intérêts. Le libre-échange, l’euro, n’est pas adapté à la France... Il faudrait faire de la protection, il faudrait faire de la réindustrialisation... Il faut sortir de l’Union européenne pour reprendre le contrôle, comme l’ont fait les Britanniques.
À 3’56, on aborde l’épineux sujet russe. Le journaliste essaye de défendre la position européenne, qui est lourdement antirusse, ou pro-américaine.
Journaliste : Est-ce qu’aujourd’hui vous considérez (...) que le front uni de l’Europe face à Vladimir Poutine a au moins servi à quelque chose, ou qu’il a été négatif ?
Philippot : Alors je vais être très dissonant par rapport à la pensée unique médiatique, je pense que nous mettons de l’huile sur le feu en permanence, nous ne sommes pas un front uni, nous sommes à la remorque des États-Unis et de l’OTAN. Moi je pense qu’il faut aussi quitter l’OTAN d’ailleurs pour avoir une vraie politique de paix. Et avoir une vraie politique de paix, ce n’est pas avoir des sanctions qui tuent l’agriculture française et l’industrie française, et qui augmentent les tarifs pour les consommateurs français comme ça va être dramatique si nous faisons l’embargo sur le pétrole russe, mais c’est d’avoir une politique de négociation de la neutralité ukrainienne, d’aller faire des référendums dans le Donbass pour aller voir ce que veulent faire les populations locales.
Journaliste : Et laisser faire aujourd’hui l’offensive russe en Ukraine ? C’est la question que je vous pose : est-ce qu’il faut dire à Vladimir Poutine « vous avez les mains libres et on n’a pas à aider les Ukrainiens que vous avez attaqués » ?
Philippot : Si nous envoyons des armes, comme nous le faisons, si nous étendons l’OTAN à la Suède et à la Finlande, nous irons vers la guerre, que les gens soient bien conscients, nous irons vers la guerre. Et je ne sais pas d’ailleurs s’ils cherchent autre chose au niveau européen que cela, pour l’entretien des tensions.
Journaliste : Donc il faut laisser faire, il faut laisser faire.
Philippot : Non, il faut mettre les gens autour d’une table, et leur dire maintenant ça suffit, on négocie, sérieusement, on négocie la neutralité de l’Ukraine, on négocie le statut de ces républiques du Donbass... Mais on négocie pour aller véritablement vers la paix, parce que si on continue avec la politique américaine et la politique de L’OTAN nous aurons la guerre, et demain avec la Chine, et moi je ne suis pas du tout partant pour cet agenda-là.
Face au journaliste qui défend objectivement l’indéfendable (la guerre, la destruction industrielle, la destruction des services publics), Philippot fait figure de dirigeant politique raisonnable, sensé, posé, avec un discours argumenté. Il est difficile de voir l’intelligence attaquée à ce point dans les médias mainstream, une intelligence des choses – et là on ne parle pas que de Philippot – attaquée par la bêtise des théories dominantes qui toutes sont reliées aux intérêts des oligarchies, et d’elles seules.
Si le journaliste en plateau était honnête – mais il est peut-être tout simplement limité, ou alors il craint pour son poste –, il essayerait de contrer Philippot avec des arguments intelligents ou constructifs plutôt qu’avec des arguments idiots, du genre « le vaccin protège des formes graves » ou « il faut laisser faire Poutine ». Il se fait alors le perroquet des intérêts du Big Pharma, c’est-à-dire des nouveaux milliardaires Bancel & Bourla, et de l’OTAN, cette émanation de l’Empire qui pousse les 450 millions d’Européens vers la guerre.
On mesure, dans les échanges de questions–réponses entre Philippot et le journaliste, presque l’impossibilité de faire entendre raison aux agents médiatiques du Système. On dirait qu’ils ont du granit dans la tête. Et leur objectif est que les populations exposées à ce virus désinformationnel aient elles aussi du granit dans la tête. C’est pourquoi, parfois, pour faire entendre raison aux gens intoxiqués par la propagande, il faut y aller au marteau piqueur. C’est aussi pour cela que la raison leur fait mal, en définitive.