Dans un discours devant l’académie suédoise, la lauréate 2015 de la plus haute distinction littéraire a dénoncé le « bellicisme » de la Russie, l’assimilant à un retour aux travers du militarisme soviétique.
La lauréate du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch a dénoncé lundi à Stockholm le « bellicisme » de la Russie, qui équivaut selon elle, à un retour aux travers du militarisme soviétique. « Nous voilà revenus au temps de la force. Les Russes font la guerre aux Ukrainiens. À leurs frères », a déclaré dans son discours devant l’Académie suédoise l’auteur biélorusse, elle-même de mère ukrainienne.
Et de déplorer : « Des avions russes sont en train de bombarder la Syrie... Le temps de l’espoir a été remplacé par le temps de la peur. Le temps est revenu en arrière... ». Mme Alexievitch est l’auteur de deux ouvrages qui, à partir de témoignages, dénoncent l’horreur des guerres faites par l’URSS : La Guerre n’a pas un visage de femme, son premier livre, paru en 1985, sur la Deuxième Guerre mondiale, et Les Cercueils de zinc, paru en 1991, sur l’invasion de l’Afghanistan.
Le premier était prêt dès 1983, mais il avait fallu attendre la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev pour que Moscou donne son imprimatur. La lauréate a rapporté les paroles d’un censeur de l’époque : « Après votre livre, personne n’ira plus faire la guerre ! (...) Votre guerre est effroyable. Pourquoi n’y a-t-il pas de héros ? »