Le commandant de la cour martiale qui avait condamné le soldat américain Bradley Manning (désormais Chelsea Manning) pour la plus grande fuite de documents secrets de l’histoire des États-Unis a refusé sa clémence lundi et confirmé la peine de 35 ans de prison.
Le général Jeffrey Buchanan, commandant général des cours martiales, a approuvé les attendus et le verdict décidés par la cour, après « considération d’une demande de clémence déposée en mars par la défense de Manning » - ce dernier se faisant désormais appeler Chelsea Manning -, peut-on lire dans un communiqué de l’armée.
Le processus automatique d’appel peut donc commencer devant la cour criminelle d’appel de l’armée, ajoute le texte. Selon ses défenseurs, la procédure d’appel pourrait aussi être portée devant la justice fédérale et aller jusqu’à la Cour suprême, en invoquant la loi sur l’espionnage sur laquelle s’appuie le verdict.
L’avocat de Chelsea Manning, David Coombs, avait demandé la grâce du président Barack Obama, mais il a affirmé avoir été invité à s’adresser à l’autorité supérieure des cours martiales, qu’il a exhortée à la clémence fin mars.
« Tous ceux qui connaissent l’affaire seraient d’accord pour dire qu’une peine de 35 ans de prison est trop sévère par rapport à la conduite du soldat Manning », avait déclaré David Coombs dans un communiqué, en demandant au général Buchanan d’alléger une sentence selon lui « injuste » et « disproportionnée ».
« Les informations dévoilées par le soldat Manning n’étaient pas les secrets les plus cruciaux de notre pays (...). En réalité, ces informations n’ont pas réellement nui à notre pays », a-t-il plaidé, avant de se désaisir.
C’est désormais les avocats Nancy Hollander et Vincent Ward qui s’occupent des procédures d’appel du soldat, condamné en août 2013 à 35 ans de prison pour la plus grande fuite de documents secrets de l’histoire des États-Unis.
La juge militaire Denise Lind l’avait reconnu coupable de faits d’espionnage et de fraude pour la fuite de 700 000 documents diplomatiques et militaires confidentiels.
Manning, dont les troubles d’identité sexuelle avaient été largement évoqués au cours de son procès, avait demandé dans la foulée de sa condamnation à se faire désormais appeler Chelsea, assurant qu’il se sentait plus femme qu’homme.
Actuellement incarcérée à Fort Leavenworth, au Kansas (centre), Manning a demandé à un tribunal local de changer de nom de « Bradley Edward Manning » pour « Chelsea Elizabeth Manning » et de suivre un traitement hormonal, selon son réseau de soutien.
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