« Je crois pas en Dieu pasque j’ai pas de preuves, pour moi y a pas d’preuves donc j’crois pas. C’est p’têtre un peu trop logique mais c’est pas grave. »
Ainsi se présente Nolwen, poétesse bretonne de 12 ans qui s’est essayée à tous les styles : roman, conte, théâtre, et qui a choisi la poésie. Malheureusement, si Nolwen a été choisie par cette émission de portraits de France Inter, c’est bien parce qu’elle est à la fois anticléricale et fille de deux mamans. Le portrait idéal, pourrait-on dire. Mais Nolwen est blanche, alors comment faire ?
France Inter a la solution : Fatoumaha, 16 ans, qui veut devenir juge. « Sa passion, c’est le droit, la justice, les tribunaux » lance le présentateur à Laure Grandbesançon, en charge de l’émission de propagande et en photo tout en haut.
Laure : « C’est une rencontre qui a commencé avec un cri du cœur... »
Fatoumaha : « Tout le monde porte un mauvais œil sur les personnes de quartiers mais en vrai c’est pas du tout comme on le pense. Certes il y a des histoires, y a des bagarres, mais un peu comme partout. C’est pas parce qu’on vit en banlieue parce qu’on est la classe sociale la moins euh, ben qu’on est un peu des sous-hommes quoi. »
Ça n’a pas loupé, Laure, dans son immense bonté antiraciste de socialiste de service public, a laissé croire à Fatoumaha qu’elle serait forcément juge un jour, alors que tout le monde sait très bien que cette corporation est (presque) 100 % blanche, 100 % de gauche (ou presque) et qu’elle est 100 % inféodée à l’idéologie du pouvoir profond qui demande de punir les patriotes et de morigéner gentiment les racailles.
Laure ment pour être gentille, pour que le rêve perdure, alors que les études supérieures sont en majorité interdites aux jeunes des quartiers pour plusieurs raisons : manque de culture française, manque de soutien scolaire dans la famille, le tout mâtiné d’un gros complexe d’infériorité (le coup des « sous-hommes ») qui se transforme en agressivité envers les Français des villes. On précise qu’il y a trois sortes de Français : ceux des villes, des banlieues et des champs.
Heureusement pour Fatoumaha, il y a la discrimination positive, celle qui a été prônée par Richard Descoings, le gay hard mort d’une overdose de cul et de came à New York, ou alors son cœur de grand battant a lâché car il avait trop travaillé pour l’édification de son école, Sciences Po. Lui a voulu intégrer des élèves venus des lycées de banlieues pour les faire monter en grade dans la hiérarchie républicaine, réparer un peu l’ascenseur social. Mais ça ne marche pas comme ça à coups de poussettes dans le dos : c’est aux familles pauvres de comprendre toute l’importance de la culture, de l’école, de l’expression, de la lecture et ça, ça fait de la frustration sociale en moins.
Voici comment est née la vocation – miraculeuse – de Fatoumaha :
« On est partis visiter le tribunal de grande instance de Paris, on a vu une audience et là j’ai vu le métier de juge, moi je pensais qu’il était un peu difficile, qu’ils étaient tous méchants et j’ai vu que c’était pas du tout ça. J’ai vu comment se passait une audience, j’ai vu le rôle du juge, ça m’a directement, je me suis reconnue. »
Bon ça c’est bien, ça change de hardeuse ou mannequin, un bon point pour Fatou et c’est sans ironie. Mais c’est l’exploitation de cette vocation par les forces du Bien qui dérange : car ce sont ces forces du Bien qui ont entubé des générations d’enfants d’immigrés en leur faisant miroiter la lune alors que la stratification de la société française était bien solidifiée.
Le Parti socialiste, aujourd’hui disparu, a à la fois trahi les ouvriers et les immigrés. Il a d’abord trahi la classe ouvrière, puis les travailleurs immigrés. Aujourd’hui, si tout le monde crache à la gueule du PS en France, ce n’est pas pour rien. Eh bien chez France Inter, on continue à entretenir le rêve bidon, non pas d’une France réconciliée, mais celle des fausses possibilités, d’une fausse liberté, d’une fausse fraternité. Ce sont les menteurs aux commandes qui laissent croire à ces fadaises qui font du mal aux mômes.
Dire la vérité sur qui domine vraiment, sur qui a le droit de parler et qui n’a pas le droit, sur la grandeur de ce pays, sur le dur monde du travail en régime libéral, sur l’importance de la culture qui fait les vraies différences, c’est hors juridiction pour France Inter qui préfère les jolis mensonges.
Fatoumaha, viens voir un peu chez nous, tu vas plus en apprendre en un mois sur le réel que dans toute ton école et dans tout France Inter, ces institutions du mensonge républicain !
Le portrait de Nolwen est ici.
Celui de Fatoumaha est là.
Il en manque un : celui d’Anissa, 15 ans, dyionisienne et jeune militante communiste. Avec elle, on a fait le tour de la propagande.
Bonus : le jeu époustouflant de Laure Grandbesançon