La France et l’Allemagne ont décidé d’accueillir un tiers des 60 000 réfugiés ou demandeurs d’asile que l’Union européenne va se répartir d’ici deux ans pour soulager l’Italie et la Grèce, ont annoncé jeudi Paris et Berlin.
Quelque 9 100 personnes seront accueillies en France, et 12 100 en Allemagne, ce qui correspond à ce que souhaitait Bruxelles. Il s’agit principalement de réfugiés syriens et érythréens.
D’autres pays membres de l’UE décideront dans les prochains jours de leur contribution à l’effort demandé par l’UE vis-à-vis de ces ressortissants de zones de guerre, ont précisé les ministres de l’Intérieur français et allemand, Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière, à l’issue d’une réunion avec leurs homologues européens à Luxembourg.
Fin juin, un sommet européen avait arrêté le principe d’une répartition de 60 000 migrants dans l’UE sur une base volontaire — les États membres proposant leur contribution — plutôt que contrainte comme le souhaitait initialement la Commission européenne. Il s’agit de répartir 40 000 demandeurs d’asile débarqués ces dernières semaines sur les côtes grecques et italiennes, et 20 000 réfugiés enregistrés par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) actuellement hébergés dans les pays limitrophes de la Syrie, principalement la Turquie.
La répartition des réfugiés a été achevée jeudi et le chiffre de 20 000 a même été dépassé, ont assuré MM. Cazeneuve et de Maizière.
Blocages
Subsistent des blocages sur la répartition des demandeurs d’asile. L’Espagne et l’Autriche n’ont pas voulu annoncer jeudi après-midi leur contribution, selon des sources européennes concordantes. « Il y a quelques pays qui ont des difficultés avec le concept, ils craignent un effet d’appel d’air », a dit M. de Maizière, rappelant l’échéance fixée à fin juillet par la Commission pour parvenir à un accord.
M. Cazeneuve a insisté sur le « devoir » qu’ont la France et l’Allemagne d’offrir « un accueil digne à ceux qui relèvent du statut de réfugié ». Paris et Berlin, selon lui, ont néanmoins posé des conditions sans lesquelles « ce que nous faisons en matière de solidarité n’aura pas de soutenabilité ».
Il faut un fonctionnement efficace des « hot spots » — zones d’attente où sera effectuée la sélection entre futurs réfugiés et migrants économiques — et que pour ces derniers soit prévu « un dispositif de retour organisé avec les pays de provenance ».
Des contacts ont notamment été pris avec le Niger, a précisé le ministre français.