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Panique à bord : le retour de DSK et Anne Sinclair contre le RN

Ils ne sont plus ensemble, mais la peur du fascisme les ressuscite à la télé entre les deux tours des législatives, afin de sauver le Système. À tout seigneur tout honneur, on commence par DSK, qui demande à la droite de voter pour Mélenchon à travers le NFP. On signale la dernière sortie pas très union sacrée du Hollande : « Si j’étais l’ami de Mélenchon, cela se saurait. »

 

 

« On est au bord du gouffre et on vient de faire un pas en avant »

« Épouvantée », « tournant gravissime », « tremblement de terre », « plus jamais », « situation apocalyptique historique », Anne a égrené tous les éléments de langage antifascistes possibles. Elle a oublié les « heures les plus sombres » et la « Bête immonde ».

« C’est un échec, un échec oui, un échec des politiques et un échec, je me mets dedans, un échec aussi de ceux qui ont essayé d’alerter ! Ça fait 40 ans que je me bats contre le Front national... »

Pour celle qui se dit « pas politique » au début de l’interview, qui ressemble plutôt à un monologue puisque personne n’ose la couper, elle explique que son combat, c’est le RN.

« Le Rassemblement national, il a un lourd passé, et un lourd présent. Un lourd passé, c’est pas la peine de le répéter, ou encore faut-il peut-être le répéter. C’est en effet un parti fondé par l’OAS, par les collabos, par Jean-Marie Le Pen, condamné six fois pour antisémitisme... »

Comme personne ne bouge dans l’émission, on va citer Philippe Fabry :

Comme il faut toujours lire le dossier, et qu’il est beaucoup question des fondateurs anciens collabos du RN, il est bon de rappeler que réduire l’identité du mouvement à ces personnalités est fallacieux puisque parmi les fondateurs du Front National il y avait aussi d’anciens résistants décorés, et Rolande Birgy, Juste parmi les nations, sauveuse d’enfants juifs sous l’Occupation, soit l’exact contraire des nazis.
Vous pourriez donc dire, de façon tout aussi partielle et trompeuse, que le RN a été fondé par d’anciens résistants et combattants antinazis.

Anne retombe dans le travers dont elle a précédemment accablé les « politiques » : avoir ignoré la souffrance et la colère des Français.

« Moi je suis hostile à ce virage de la France qui ne serait plus la France. »

Elle dénonce alors les principes du RN qui lui font peur : « le droit du sol, le tri entre Français ».

« Le droit du sol qui au fond, faut l’appeler par son nom, si c’est la fin du droit du sol, c’est le droit du sang, et ça veut dire une autre conception de la nationalité, une conception basée sur la biologie, la nature, l’ethnie... La préférence nationale, non seulement elle est contraire à la Constitution, mais en plus, elle est totalement inefficace ! »

Ce qui serait valable et naturel en Israël ne le serait pas ici. Curieusement, ça ne lui vient pas à l’idée de dénoncer ce racisme biologique chez les Israéliens. On sent évidemment poindre une critique du nazisme qui se cacherait derrière le programme du RN.

« Moi j’ai pas envie d’amis de monsieur Poutine à des postes clés. Ils sont un certain nombre et on peut en avoir la liste, je fais pas de la délation, je vais pas donner des listes, mais elles sont partout. »

Pas très digne de la part de celle qui fustigeait les listes de juifs... C’est Charlie, le journal de la délation des patriotes, le Je Suis Partout d’aujourd’hui, qui s’est chargé de faire la liste des députés ou futurs députés RN pro-russes, dans un article dégoulinant de rage délatrice. Où est passé l’humour Charlie ? Il s’est réfugié en couverture, mais en pages intérieures, c’est haine sur haine :

« Blanc-bleu-rouge, black-blanc-russe ». Tel est le nouveau slogan qui irait comme un gant au Rassemblement national. Car, non content de compter dans ses rangs des repris de justice ou des ex-Gudards, le parti a investi une tripotée de russophiles en passe de bientôt siéger à l’Assemblée nationale. De quoi menacer potentiellement nos intérêts nationaux.

« Nos intérêts nationaux » dans la bouche de Charlie... Les temps ont bien changé, pour un canard qui était auparavant antinational au possible ! Soudain, devant la montée au pouvoir du RN, l’hebdo retrouve le sens de la nation.

« Je crois que c’est plus l’heure de finasser »

Anne, pas à l’abri d’une contradiction, en profite, alors qu’elle milite en faveur du fameux front républicain, pour démolir LFI et Mélenchon à cause de leur prétendu antisémitisme. Ce n’est pas très productif, surtout qu’elle présente ce front comme « la dernière rustine » avant le fascisme. Faut savoir : on joue le jeu dit républicain, comme le préconise DSK, ou on arrive face au RN désunis, comme les LGBT qui se chicorent entre eux dans les marches des fiertés ?

C’est alors qu’Anne fait preuve de lucidité et de sens de la realpolitik (à 10’18) :

« Qu’est-ce qu’il veut monsieur Mélenchon ? Il ne veut pas la victoire du Nouveau Front populaire, il veut la victoire du Rassemblement national ou le chaos, c’est un vrai révolutionnaire ! »

Elle termine sur une diatribe contre les travaillistes de Corbyn et un violent appel à la « purge » chez LFI :

« Les travaillistes qui vont probablement gagner ces élections, ils ont écarté leur monsieur Mélenchon qui était monsieur Corbyn. Ils ont de l’avance sur nous. Il faudra qu’on fasse la même chose. Après tout, ce parti est un parti stalinien dans son fonctionnement puisqu’il fait des purges, et faut le purger lui aussi, et je pense que madame Autain, monsieur Corbière, madame Garrido, monsieur Ruffin, auront à cœur aussi de faire ce travail. C’est un travail que la gauche devra faire. Si la gauche ne réussit pas à faire ce travail, alors tout ce qu’on dit aujourd’hui ne servira à rien et si aujourd’hui moi je dis un petit peu comme Raphaël Glucksmann a dit, c’est un référendum, au fond, qui est posé là aux Français : est-ce que vous voulez que le Front national, le Rassemblement national, dirige la France aujourd’hui ? Ils peuvent répondre oui, moi je réponds non. »

Avec un vice consommé ou l’inconscience du divertisseur, Lescure renvoie Sinclair devant son refus, en 1997, de recevoir Jean-Marie Le Pen dans son émission. Après, elle peut toujours accuser les politiques d’avoir été aveugles à la souffrance des Français, que le leader du FN incarnait alors.

Moralité  : la censure se retourne toujours contre le censeur.

 

Anne Sinclair Schwartz-Rosenberg

 






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