L’ancien animateur, aujourd’hui âgé de 33 ans, a été condamné à vingt années de réclusion criminelle. Cette peine a été assortie d’une période de sûreté de 11 ans. L’homme a été reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur 13 enfants, 12 garçons et une fille, commis alors qu’il était animateur dans un centre socioculturel et employé dans des écoles d’Outreau. Il a en revanche été relaxé des faits d’agression sexuelle sur une enfant, qu’il a toujours niés. Il a également été condamné pour consultation et détention d’images pédopornographiques, notamment des vidéos de ses actes filmés par sa propre caméra. (20 Minutes)
Il viole des enfants de 3 à 6 ans, il est condamné à 20 ans de prison, et sa période de sûreté est de 11 ans. C’est-à-dire que ce pédocriminel pourra théoriquement sortir, petit à petit, dans 11 ans.
En France il faut couper toutes les peines en deux, depuis qu’on ne coupe plus la tête des criminels les plus ignobles.
Pauvre ville d’Outreau, où un énorme scandale de pédocriminalité étendue a été étouffé, elle sent toujours autant le soufre.
Décrit par ses collègues comme « discret et professionnel », l’animateur avait néanmoins été surpris à deux reprises, enfermé avec un enfant dans une salle de classe. Alertée, la mairie d’Outreau n’avait pas réagi. « Une défaillance hallucinante », s’est ému Me Benoist, l’avocat de l’association La Voix de l’enfant. Pour lui, le signalement « aurait dû suffire à enquêter. Au lieu de ça, on va permettre à cet homme de poursuivre ses agressions pendant quatorze mois. »
Quant aux « défaillances » de l’État, l’école républicaine en l’occurrence, elles n’étonnent même plus : on retrouve les mêmes défaillances ou « failles » dans les rapports des commissions parlementaires sur les grands attentats sanglants de 2015 et 2016...
Décidément, la France a un énorme problème à résoudre, pas avec son passé, qui est ce qu’il est, mais avec ses réseaux, dont le pouvoir complique la tâche de la Justice. Et quand l’avocat des « parents » d’Outreau se trouve être le ministre actuel de la Justice...
Réalisé sans Trucage sans Montage sans Effets Spéciaux et sans Pellicule. pic.twitter.com/mBtnZnyUG2
— Amelie Neylec (@ANeylec) June 24, 2021
Pour en revenir à l’animateur-violeur, il a donc été condamné pour des faits allant de 2015 à 2017 seulement, faits prouvés sur 13 enfants. Or, l’enquête montre qu’il a été en contact avec plus de 1300 enfants pendant sa « carrière », une carrière relativement courte, puisqu’il n’a que 33 ans.
L’écrivain Bernard Duvert, homonyme de Tony Duvert qui avait correspondu avec lui dans les années 80, a raconté à Gilles Sebhan que Duvert lui avait confié avoir tué un garçon de rencontre vers le début de 1990 et avoir ensuite enterré le corps de l’enfant. Il aurait ensuite vécu torturé par le remords et tenté par le suicide. Le retrait du monde de l’écrivain s’expliquerait alors par sa culpabilité. Cette histoire est cependant impossible à vérifier : Sebhan dit n’avoir trouvé aucun indice pour la corroborer. (Wikipédia)
Cela rappelle l’écrivain pédophile Tony Duvert, alors en vogue dans les années 70, et dont le talent littéraire avait été souligné par la socioculture (et l’école républicaine puisqu’il sera primé au concours général de philo en 1964), qui se vantait d’avoir couché avec des milliers de garçons. Il témoigne dans l’un de ses livres :
« Les petites filles ne me répugnaient nullement ; [mais mon] affection visait bien les tout-petits, puisqu’à part ça je m’accouplais (j’ai commencé à 8 ans) avec des gamins qui ne m’inspiraient pas une ombre de tendresse : trop vieux ! (Sept ans, neuf ans, onze ans, et souvent davantage.) […] J’enculais les copains, je pelotais les gamines en colonie de vacances – j’étais un adulte bisexuel idéal, oui, adulte avant la lettre. » (Wikipédia)
Le violeur d’Outreau, qui n’a théoriquement rien à voir avec le célèbre procès du même nom, argue à son procès qu’il s’agit d’une « pulsion » contre laquelle il ne peut rien, du coup il a organisé sa vie autour de cette pulsion, c’est-à-dire travailler avec des enfants de 4 à 6 ans. On imagine les centaines de parents qui, rétroactivement, se rendent compte que leurs petits ont été au contact de ce pédocriminel.
« Évidemment ce dossier peut susciter l’émoi, je demande simplement aux familles des enfants qui auraient été amenés à être en contact avec M. G. de raison garder. Elles seront convoquées vraisemblablement rapidement par les services de police, mais ça ne signifie pas que leur enfant a forcément été victime de quelque chose », a précisé le procureur. (vousnousils.fr)
L’article de 20 Minutes insiste sur le fait que 13 enfants ont parlé (certains sont devenus des adolescents entre-temps), mais que beaucoup sur les 1366 ne se sont pas manifestés. Cela fait penser aux « trous » dans la vie de Fourniret, qui a probablement violé et tué sans arrêt depuis sa campagne en Algérie, là où peut-être le goût du viol et du meurtre lui est venu.
Dans un communiqué commun, la mairie d’Outreau et le centre social Jacques Brel d’Outreau ont indiqué que le mis en cause était « animateur vacataire dans le cadre des temps d’activité périscolaires dans deux écoles de la commune. Cet individu, pourtant diplômé, identifié comme un bon animateur, estimé par ses collègues qui sont tous sous le choc, n’avait jamais attiré l’attention sur lui », peut-on lire dans le communiqué. (vousnousils.fr)
Pour le violeur d’Outreau et pour Fourniret (sans parler de Dutroux), décidément décédé à temps, car des informations sur un possible réseau commençaient à faire désordre, il y a la justice qui ne prévoit toujours pas de séries, et pour qui UN crime correspond à UN criminel, principe intangible qui empêche en général de déterminer des séries, ou qui ralentit énormément les enquêtes d’un juge d’instruction. Cela permet peut-être à des réseaux de s’en sortir, ou de profiter d’une loi qui n’est plus adaptée à notre temps.
- Extrait du magazine de Karl Zéro
Finalement, un pédocriminel, c’est comme un iceberg : il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas, ou ne veut pas voir. La justice française a mis du temps (le temps que des dizaines de victimes se fassent enlever, torturer et assassiner) à s’intéresser aux tueurs en série, et encore plus aux pédocriminels (qui peuvent aussi être des tueurs en série) qui sont aussi des criminels en série, dont beaucoup sont connus du grand public. La plupart meurent tranquillement dans leurs lits, leurs palais, leurs appartements payés aux frais de l’État, dont ils ont été de bons serviteurs, mais aussi de sacrés profiteurs.
Fabienne Roy-Nansion, l’avocate de deux des enfants : « Je pense qu’il ment, parce qu’il espère encore... Il va prendre 20 ans maximum. Notre législateur n’a pas prévu de circonstances aggravantes sur le nombre d’agressions sexuelles sur mineurs. Et donc effectivement, qu’il en ait violé un ou qu’il en ait violé dix, ça changera pas grand-chose. »
Curieusement, quand on fait une recherche de vidéos sur Google avec les mots clés « Fourniret » et « réseaux », le moteur de recherche dévie sur les réseaux... sociaux. L’entrée la plus remarquable est un article de Charlie Hebdo du 19 mai 2021, dont on vous laisse découvrir le contenu délicat...
La rengaine est tellement connue qu’elle en devient lassante. À chaque événement, quel qu’il soit, les théories du complot affluent comme des mouches sur une bouse de vache. Et cette fois-ci, c’est la mort de Michel Fourniret qui a servi d’excrément.
En matière de terrorisme non plus, les réseaux n’existent pas, pour Charlie. Et pourtant...