« J’ai une communauté qui est derrière moi et j’en suis très fière »
C’est un tremblement de terre, un choc terrible pour la communauté trans, qui souffre déjà beaucoup à cause de sa différence ou de son handicap (social) : Andréa, son représentant chez les miss dotées d’une chatte naturelle, a été éliminé dès le premier tour, comme à Roland Garros. On ne le verra pas sur le central en finale avec le gros public de TF1. C’est la fin des illusions, un coup d’arrêt à des années de progressisme. Tout est à revoir dans la stratégie trans.
Le concept d’élimination nous rappelle les heures les plus sombres. Andréa, après le choc dû à l’acte transphobe, a déclaré, ou plutôt s’est déclaré « surprise de ne pas faire partie des finalistes ». Pour les faits, on se fie au Figaro :
À tout juste 20 ans, Andréa Furet a décidé de réaliser tous ses rêves. Après avoir commencé une carrière de comédienne (elle a notamment tenu le rôle principal de Il est Elle sur TF1 et joué dans la saison 2 de La faute à Rousseau sur France 2) et de mannequin, la jeune femme s’est lancé un nouveau défi, celui de Miss France. En juin dernier, elle a participé à l’élection de Miss Paris et terminé sur la deuxième marche du podium, devenant, à cette occasion, la première femme transgenre à faire partie officiellement du concours. Ce samedi 22 octobre, elle était sur la scène de l’Espace Pierre Bachelet à Dammarie-les-Lys parmi les seize candidates à l’élection de Miss Île-de-France. Après un très beau show, c’est Adèle Bonnamour qui a été couronnée par Diane Leyre.
Les journaux mainstream, c’est bien pour les faits, pas pour l’interprétation des faits, car en général, sur presque tous les sujets un peu chauds, ça part en cacahuète avec un angle de départ de 30 degrés. TV Magazine a interrogé Andréa, encore sous le choc. On espère qu’après cette déconvenue transphobe, il aura au moins le Congourt du changement de genre, ou le Fémina. On remarquera une chose : surmédiatisation ne rime pas avec avec qualification.
Dans votre discours, vous avez parlé de votre singularité et des moqueries que vous avez subies, est-ce pour vous un pied de nez à ces moments difficiles de participer à Miss Île-de-France ?
Je suis très contente de l’avoir fait en tous les cas. J’ai pu parler de ce qui me tenait à cœur, c’est le plus important pour moi.Vous avez été très médiatisée par rapport aux autres candidates, comment l’avez-vous vécu ?
Le buzz est arrivé très vite. Cela m’a plutôt bien servi parce que cela a permis aux gens de me connaître, j’ai pu évoluer. J’ai toujours avancé dans l’aventure avec confiance.
Après les importantes déclarations d’Andréa, qui a la pudeur de cacher sa peine, on passe à l’avenir, car il n’a que 20 ans.
Quels sont vos prochains rêves ?
Je débute le mannequinat donc je pense que je vais davantage m’investir dans ce domaine. Je poursuis parallèlement mes études de comédie au cours Florent. J’aimerais avancer dans mes tournages et devenir la belle actrice que je rêve d’être.
On attend avec impatience le remake de Gone with the Wind (« Un petit Lyonnais dans le vent ») avec Andréa dans le rôle de Vivien Leigh et Kad Merad dans celui de Clark Gable. Andréa fait le cours Florent et à ce propos on a un petit message à caractère informationnel pour lui. Après ça, s’il y reste, c’est sa responsabilité car le taux de starisation y est de un sur mille. L’article date de 2017 mais c’est sûrement quelqu’un qui a été éliminé du cours qui a écrit ça.
L’arnaque du cours Florent
La semaine dernière, le magazine de télévision « Télé-Câble Sat » a fait sa couverture avec un montage photographique réunissant, de gauche à droite, Laurent Lafitte, Sandrine Kiberlain et Francis Huster, sous le titre Cours Florent - L’école des stars. Article très laudateur en pages 8 et 9, rédigé par une certaine Danièle Parra.
Belle publicité pour une arnaque de première grandeur ! Le chapeau de l’article dit en effet : « Depuis cinquante ans, le cours Florent a accueilli environ 20 000 élèves parmi lesquels de grands noms du théâtre et du cinéma » (on reste très discret sur le nombre de ceux qui réussissent dans le métier, environ un sur mille)...
[...]
Au passage, maître-mot du maître du lieu : il faut maîtriser l’anglais, car « L’acting [sic] en anglais est une chose indispensable » (pauvre Jean Gabin, qui a raté sa carrière à Hollywood parce qu’il ne parlait pas l’anglais !). Ratissant large puisqu’il a ouvert des succursales à Paris (trois sites dans le dix-neuvième arrondissement, avec dix-huit salles de cours et quatre plateaux de travail), Montpellier, Bordeaux et Bruxelles, vendu une première fois au réseau Stadialis, racheté ensuite par le groupe états-unien Galileo Global Education [re-sic], ce haut-lieu du dressage aux modes médiatiques reste en revanche assez discret sur les tarifs qu’on y pratique. Les voici donc, pour la saison 2016-2017 :
première année : 410 euros par mois
deuxième année : 405 euros par mois
troisième année : 400 euros par mois
frais d’inscription annuels : 350 euros
« pass » d’enseignements spécialisés : 140 euros par anCes tarifs sont valables uniquement pour la présente année scolaire, et sont susceptibles d’évolution pour les années suivantes.
Parents dont les enfants rêvent de devenir vedettes et de recevoir un Oscar à Hollywood (j’en ai connu un, qui a suivi les cours plusieurs années et n’a jamais réussi dans la profession), envoyez-les plutôt au théâtre, ou présentez-les au concours du Conservatoire s’ils sont un peu doués. Vous y gagnerez, et lui aussi !
« Ces visages », nous dit le commentaire, « seront peut-être les prochains Guillaume Canet, Isabelle Adjani ou Édouard Baer... »
Tiens, ça nous fait penser à la Cotillard, qui nous donne des leçons de réchauffisme.
Marion Cotillard en pleine lutte contre les changements climatiques.
"Il faut changer les modes de consommation" pic.twitter.com/QBSH6LjoDB— Lorette (@LoretteLo34) October 23, 2022