Le petit Ruffin se verrait bien Mélenchon à la place de Mélenchon. Profitant du vide médiatique laissé par la disparition du calife de la gauche de la gauche, durement éprouvé par une perquisition à domicile et une gifle électorale, le député de la 1ère circonscription de la Somme multiplie les psychodrames médiatiques, certains avec raison, d’autres avec déraison.

« On va crever de chaud, on va crever tout court, on fabrique l’enfer sur Terre avec les températures de l’enfer »

Dans la catégorie déraison, on a trouvé le lancement de la psychose mondiale sur le réchauffement. On dirait du Greta Thunberg dans le texte : « On va tous crever ». Mais ça, on le savait déjà. Pourquoi cette soumission en panique au nouvel ordre climatologique, le dernier truc en date de la dominance pour blouser les moutons et constituer un gouvernement mondial ?

Par interdiction de faire dans le populisme. La France insoumise soumise au CRIF (LFISCRIF) se voit dans l’obligation de détourner son fusil de l’oligarchie et de dénoncer la souffrance des pingouins. On appelle ça botter en touche. Il s’agit accessoirement de rallier le public jeune qui a manifesté pour le climat (ou contre, c’est pas clair) ces derniers mois dans les grandes villes françaises. Un mouvement de révolte contrôlée – histoire de découpler éventuellement la jeunesse de la tentation « Gilets jaunes » – qui correspond en tout point à la soumission au nouvel ordre oligarchique mondial. Attali et Soros ont gagné : il n’y a plus de gauche en France et la jeunesse est plus préoccupée par la température que par la paupérisation.

« Il [Nicolas Hulot] rappelle que le Ceta a déjà produit ses premiers effets concrets en matière de coopération réglementaire. “Pour permettre l’accès au marché intérieur européen à des produits canadiens, la Commission européenne a commencé à relever nos limites maximales de résidus (LMR) autorisées pour certaines substances et produits. En les multipliant par 10 par exemple pour la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde interdit en Europe, utilisé au Canada sur les pommes de terre”, souligne-t-il. De même, ajoute-il, la Commission européenne se prépare à relever les LMR pour le 2,4-D, “un herbicide entrant dans la composition de l’agent orange, considéré en France comme perturbateur endocrinien, et qui devrait en théorie être interdit en Europe suite à la définition adoptée en 2017”. » (Le Nouvel Obs)

En revanche, sur le CETA, ce traité liant l’UE au Canada, donc aux Amériques, le député qui craint la chaleur estivale a raison. Comme il a raison sur le Mercosur, ce traité liant l’UE – et donc la France, cette puissance agricole – à quatre grands partenaires sud-américains (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), : notre agriculture va souffrir, et nos agriculteurs disparaître plus vite que prévu. Ce sera la fin de l’indépendance alimentaire de notre pays, qui est aussi importante que l’indépendance militaire (l’option nucléaire), même si Sarkozy a tout fait pour arrimer la France à l’OTAN et aux États-Unis.

Concrètement, le niveau de fiabilité de la viande, pour ne prendre que cet exemple, va régresser et retrouver le dangereux niveau des grands scandales sanitaires des trois dernières décennies : vache folle en 1986, dioxine en 1999, grippe aviaire en 2003, viande de cheval en 2013, faux steaks en 2019... Le revenu des éleveurs va mécaniquement chuter de 30 %. Des suicides dans cette filière sacrifiée sur l’autel du commerce international sont à prévoir. LFI, qui défend le souverainisme en matière agricole et industrielle – et Ruffin est bien placé pour savoir ce qu’est une région industriellement sinistrée avec la Somme –, peut-elle aller plus loin et remettre en question le dogme non pas européen, mais européiste ?

C’est la clé de tout. Plutôt que de gueuler contre les effets visibles, il serait bon de gueuler contre les causes profondes. Cibler les « lobbies », c’est bien, mais il y a lobbies et lobby, ceux que l’on peut dénoncer sans dommage, et puis l’autre...