Bachir Gemayel naît dans une importante famille maronite. Fils de Pierre Gemayel, il fonda la milice des Forces libanaises en 1976, regroupant presque toutes les milices chrétiennes de Beyrouth-Est et du mont Liban au moment des massacres des populations chrétiennes dans des villages du sud-liban (Damour, Jieh…).
Il prend alors la tête de la milice chrétienne et s’impose par la force comme chef du camp chrétien dans la guerre qui fait rage face aux milices palestiniennes de Yasser Arafat. Il affronte ses rivaux chrétiens comme Tony Frangié et Dany Chamoun qui dirigeait la milice des Tigres. On lui attribue également les carnages du « samedi noir » durant lequel des dizaines de civils musulmans furent égorgés par la milice phalangiste. Sa fille Maya est assassinée le 23 février 1980 lors d’un attentat.
Reconnu comme interlocuteur par les États-Unis, il ouvre le dialogue avec les pays arabes et passe une alliance politique et militaire avec Ariel Sharon et Rafael Eitan pour chasser les Palestiniens du Liban. Au cours de l’intervention militaire israélienne, il est élu président de la République libanaise. Voulant se séparer du problème palestinien et voulant faire la paix avec Israël, Bashir Gemayel finit par déranger la politique mise en œuvre par toutes les puissances régionales, qui pensaient trouver une solution au conflit israélo-palestinien à travers le Liban. Il est assassiné trois semaines plus tard, le 14 septembre 1982 par un chrétien membre du PSNS (Parti social nationaliste syrien), sans avoir prêté serment. Un massacre « punitif », perpétré par ses partisans s’ensuivit dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila dans la nuit du 17 au 18 septembre. Son frère Amine lui succède à la présidence.
Habib Tanious Chartouni, militant pro-syrien, a avoué avoir assassiné Bachir et est appréhendé et présenté au nouveau président, Amine Gemayel. Il s’échappe et est à nouveau capturé quelques heures plus tard. Il est jugé par la justice libanaise et emprisonné à la prison de Roumieh. Il est illégalement relâché de la prison par l’armée syrienne en 1990.
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